Chronique lecture ❤️: La dernière allumette de Marie Vareille

Note : 5 sur 5.

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C’est quoi un livre qui bouleverse, qui « tourneboule » ? 😉
C’est un livre qui peut faire pleurer, c’est un livre qui fait se poser des questions sur soi, ou en général, c’est un livre qui fait se rappeler, revivre des moments de vie, c’est un livre qui accompagne pour longtemps. Entre autres.
Alors oui, La dernière allumette est un livre qui m’a bouleversée !

L’autrice, Marie Vareille dit que lorsqu’on lit, il faut qu’on vive l’histoire, pas seulement qu’on nous la raconte.
J’ai vibré, j’ai pleuré, j’ai eu peur, j’ai été en colère, j’ai eu mal, j’ai ressenti beaucoup de choses, elle m’a complètement embarquée, donc c’est réussi, j’ai vécu pleinement l’histoire !

Et pour une fois, avant de vous la raconter, je commence par la forme. 🎧

Le livre audio :

Les amis, il est temps de vous mettre au livre audio, si vous ne connaissez pas déjà !
Avec les deux narrateurs, j’ai passé un moment exquis d’écoute, pour le Prix du Jury Audiolib 2024.

Caroline Tillette a essentiellement incarné Abigaëlle, l’héroïne, aussi bien toute jeune, entre 7 et 12 ans, que racontant la vie actuelle de son frère Gabriel et de sa femme Zoé.
Au-delà de sa voix douce et claire, qui n’est pas sans me rappeler Mathilde de Petit BamBou (!), ça a dû être une gageure de jouer une petite fille, avec une diction particulière, à plusieurs reprises.

Renaud Bertin, la cinquantaine bien assise, a pris la place d’un psy et de sa patiente. Oui, les hommes peuvent incarner des femmes et vice versa, et le font avec brio. Une voix mature, rassurante, déliée et qu’on attend d’un psychiatre ! 😋

Je les remercie pour ce travail d’incarnation de tous les personnages du roman.

L’histoire :

Il est rare que je bute sur un résumé, mais cela va me demander un gros effort cette fois-ci, pour ne pas trop en dire. 😉

Pour poser les bases, Abigaëlle et Gabriel sont frère et sœur. Leurs parents ne s’entendent pas, le père est très violent à l’égard de leur mère et la frappe. Tout part de là.

« Nous vivions sous la menace permanente de la colère de Papa. »

Au début du roman on assiste à un enterrement, mais on ne sait pas qui est mort, et Abigaëlle qui va nous raconter l’histoire, nous prévient, elle a tendance à mentir, et ne se souvient pas de tout

Comme je vous le disais ci-dessus en vous parlant de la narratrice, nous suivrons Abigaëlle via son journal intime de petite fille, démarré en 1990, puis Abigaëlle de nos jours, 27 ans après l’enterrement, depuis un couvent en Bourgogne, où elle se trouve. Elle y fait vœu de silence, mais nous narre, juste pour nous, l’histoire de son frère Gabriel.

L’héroïne nous raconte sa vie de petite fille stressée en permanence par les disputes de ses parents, s’inquiète beaucoup pour son frère de 4 ans plus âgé qu’elle, qui tente de protéger leur mère et de s’interposer entre leurs parents, et bien évidemment de prendre soin de sa petite sœur.

Il se trouve que cette fillette est ce qu’on appellerait aujourd’hui une sur-efficiente, avec une pensée en arborescence, et 100 idées à la seconde ! Elle a du mal à se faire accepter à l’école, elle n’a pas d’amis, elle ne connaît donc que son cercle familial.
Et comme souvent dans les conflits familiaux violents, l’homme éloigne sa femme de la famille et des amis.
Tout le monde est très seul, dans ce roman.

On suit Gabriel à l’âge adulte, écrivain et dessinateur formidable, et amoureux de Zoé, une jeune femme qui est la joie de vivre incarnée !

Il a, tatoué sur son bras un « 3/4 », pour se rappeler en permanence la terrible statistique : 3 enfants sur 4 qui ont vécu dans un foyer violent, deviennent soit bourreaux soit victimes ! 🥹

Dans cette terrible statistique j’y vois aussi une violence sans fin, qui d’une génération à l’autre ne s’éteindra jamais…

L’autrice Marie Vareille, photo Philippe Lamy pour Charleston

Et Abigaëlle de s’inquiéter de ce que son frère peut devenir en tant qu’adulte, et de ce que Zoé devrait savoir sur l’enfance de son amoureux…

C’est un roman qui parle essentiellement de la violence faite à l’égard des femmes, au sein des couples, et on comprendra toute la mécanique et la mise en œuvre de cette violence, grâce au personnage d’un psy, le Dr Garnier, qui reçoit une patiente, et tente par tous les moyens de lui faire admettre qu’elle est une femme battue… et de lui faire quitter son mari, avant qu’il ne soit trop tard !

L’alternance de plusieurs narrations apporte un bon dynamisme au roman.

Les personnages :

Je suis fan absolue de la petite Abigaëlle, j’ai trouvé que l’autrice lui avait prêté vie de façon magnifique. Ce ne doit pas être facile de se mettre à la place d’une petite fille de 7 ou 10 ans.
C’est une môme adorable, sensible, qui a beaucoup de courage, aimante, un beau personnage. Elle aime brûler des allumettes juste pour la clarté que cela procure ! 🔥

J’apprécie son frère Gabriel avec toutes ses failles, qui refuse d’avoir des enfants, pour ne pas reproduire le schéma familial.
Étant l’aîné, il a subi d’une autre façon les agressions verbales et corporelles de son père à l’égard de sa mère, et a développé un stress post-traumatique.

J’aime énormément Zoé qui est la vie même, bien dans ses pompes, lumineuse, joyeuse, une très belle personne voyant toujours le bon côté des choses. Et qui tente de cerner et de comprendre sans cesse son mari.

On fera également connaissance au bout d’un moment avec Aline sa grande sœur, Jean-Baptiste son mari, et leurs quatre enfants. Une famille parfaite, un peu comme dans les catalogues ou les films…

A vous de jouer !

Voilà, je ne pourrai pas tellement aller plus avant, sans vous en dire trop. C’est un roman très humain, qui vous emportera, et qui vous surprendra énormément ! Marie Vareille a l’art de retourner les situations.

A la fin, vous pourrez écouter une interview de l’autrice, j’aime quand Audiolib propose cela, c’est toujours intéressant d’en savoir plus sur les coulisses d’un roman.

Editions Charleston. 336 pages. 2024

5 commentaires sur “Chronique lecture ❤️: La dernière allumette de Marie Vareille

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  1. Commencé la veille, j’ai terminé ce livre cette nuit. Impossible de quitter les personnages. De lâcher la main d’Abi. Après avoir tant vibré, il faut comprendre…

    Quelle claque ! J’ai du mal à m’en remettre et ne pense même pas à ma prochaine lecture tellement je suis encore avec eux.

    En vacances, avec plus de temps, je pense à ton blog et me dis  » il faut que je partage avec Anne ». Il faut parler de ce roman. Qu’il soit lu. Partagé. Transmis aux soeurs, aux copines… Alors quel plaisir de voir ta critique dès l’ouverture du blog.

    Tu en parles très bien, avec émotion. Et tu donnes envie d’aller écouter l’audio.

    Merci Anne !

    Karine (LVS Montpellier)

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