Chronique lecture 🤔: Traverser la nuit de Hervé Le Corre

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Je sors rincée de cette écoute ! Pas en larmes, mais j’aurais pu…

J’avais vu Hervé Le Corre récemment à la Grande librairie, je ne le connaissais pas, alors quand pour le Jury Audiolib 2024 j’ai vu que nous avions un de ses livres à écouter, j’étais contente de le découvrir.
Là, tout de suite, je ne sais plus quoi penser… je vais laisser poser !

Ce polar est d’une noirceur absolue !

J’en ai lu, des polars, mais rarement d’aussi réalistes. L’auteur ne laisse rien à distance, on pourrait croiser des flics comme les siens dans la rue, on pourrait croiser ces femmes battues en bas de chez soi, on pourrait connaître quelqu’un qui connaît ces personnages violents et volontiers assassins.

Les nombreux policiers ou thrillers que je lis peuvent être violents, voire horribles, mais ils me paraissent toujours « enrobés » de quelque-chose de cinématographique, et parfois tellement « trop » qu’on se dit que ce n’est pas comme ça dans la vraie vie. On a tort, d’ailleurs…

Là j’en ai pris plein la poire !

L’histoire :

Sur une trame de fond de meurtres de prostituées dans la région bordelaise (il pleut tellement dans le roman qu’on aurait pu se croire à… Dunkerque !), se déroulent plusieurs vies.

On va rencontrer Louise, 30 ans, aide à domicile, maman d’un petit Sam, môme adorable qui voit et entend surtout, caché dans sa chambre, sa mère être frappée régulièrement par son mec. Elle a perdu ses parents assez tôt, elle est seule. Son fils est le seul rayon de soleil de sa vie, et du roman.

Le commandant de police Jourdan du SRPJ de Bordeaux, un flic humaniste et en colère contre toute la misère qu’il côtoie au quotidien.

Christian, ancien soldat, manutentionnaire qui prend les femmes et surtout les jeunes, pour ses choses, et qu’on imagine vite pouvoir être un tueur en série. Malgré tout, j’ai aimé comprendre ce qu’il avait dans la tête.

Son demi-frère Romain, un peu attardé, qui se suicide chez les flics au tout début de l’histoire. Ces deux-là m’ont rappelé les frères de « Des souris et des hommes ».

Leur mère, incestueuse, perverse à l’encontre de ses deux fils, manipulatrice, qui m’a donné envie de vomir. Pour elle aussi une enfance difficile, mais je ne chercherai pas à l’excuser.

Autour de ces gens gravitent dans cette obscurité, un père tueur de toute sa famille, une équipe de police un peu dépassée, des hommes qui profitent et tabassent des femmes, des dealers. Mais aussi de vieilles personnes chez qui Louise travaille, avec toute la solitude et la tristesse qu’on imagine.

Des gens qui se parlent mal à eux-mêmes, qui ont connu trop de choses difficiles, des parcours plus que chaotiques.

Beaucoup de tension, peu de lumière dans  » Traverser la nuit « , j’ai plutôt l’impression qu’on stagne dans les ténèbres.

Malgré tout, je me suis attachée à certains personnages, en l’occurrence Louise et Jourdan.

C’est un livre à ne pas mettre en toutes les mains ou toutes les oreilles ! Mais porté par une écriture qui m’a semblée limpide et profonde, les deux sont possibles, facile à suivre. Hypnotique, même, parfois.

Étonnamment je ne me suis pas ennuyée, je n’ai pas trouvé en soi l’histoire, longue. Je lui aurais préféré d’autres fins.

« Le sommeil est pour lui un tombeau dont il se relève chaque matin. »

Ariane Brousse, que j’ai déjà écoutée maintes fois en livres audio, a une voix douce, au grain légèrement froissé, j’aime ce genre de voix. D’ailleurs la forme a probablement un peu allégé le fond, tant mieux pour moi.

La photo de couverture du livre est parfaitement trouvée ! Moi j’ai essayé de lui donner de la lumière, par ce lever de soleil sur Montpellier, mi-décembre.

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