Il arrive que la lecture d’un livre bénéficie à un autre bouquin !
Rien d’extravagant dans « L’été de la sorcière », mais il a déjà eu comme 1er mérite de me reposer d’un autre livre en cours. 😉
J’ai d’abord été charmée par cette couverture étonnante d’un bouquet aux fleurs extrêmement stylisées sur un dessin d’homme presque enfantin. (Un dessin de collage de l’artiste Justyna Holubowska)
Et il m’a permis de faire une pause pendant l’écoute, pour mon jury Audiolib, de « On m’appelle Demon Copperhead » de Barbara Kingsolver, qui est vraiment dur, pour l’instant, pour moi. Je vous en parlerai bientôt.
L’histoire :
Elle met également en scène un enfant, une pré-ado de 13 ans, Mai, une jeune japonaise, dont les parents le sont aussi, mais dont la grand-mère est anglaise.
Une grand-mère maternelle arrivée par amour il y a bien longtemps au Japon, et qui en respecte toutes les traditions. 🎏
Mai adore sa grand-mère, même si elle ne la voit pas assez souvent. Mais à la suite de difficultés scolaires pas loin du harcèlement, elle se retrouve quelques semaines à vivre seule avec elle à la campagne.

Un livre très doux, qui m’a fait rencontrer une petite fille de l’âge de Demon, mais qui va vivre vraiment une autre vie.
« Peut-être parce que le japonais n’est peut-être pas sa langue de maternelle ?Il existait une certaine tension entre elle et les mots et elle ne les laissait pas s’écouler en suivant leur cours – non, aucune habitude ne s’est installée entre eux jusqu’à la fin. »
Qui est la sorcière ?
Une aïeule, qui permettra à la grand-mère de Mai de lui expliquer ce qu’étaient les sorcières, des femmes guérisseuses, des femmes à l’écoute des autres, de la nature, bref des femmes… et de lui montrer ce qu’on peut ressentir quand on suit son instinct, mais quand on ne se laisse pas non plus déborder par des pensées extérieures.
Mai sera-t-elle elle-même une sorcière de notre temps ? Elle va commencer à s’entraîner dans ce but.
Plein de belles idées :
En plus d’un livre qui donne la part belle à la nature, aux fraises des bois, aux magnolias, au bambou et autres plantes, j’ai aimé ces petites phrases qui n’ont l’air de rien mais qui m’ont fait réfléchir sur les relations humaines, dès l’école, sur la liberté de ne pas vouloir appartenir à des groupes, sur l’écoute de l’autre sans commentaire, si rare à notre époque.
Sur le bien-fondé de lâcher ses rancunes qui sont finalement des pompeuses d’énergie, sur l’amitié, et plein d’autres moments suspendus.
Et puis comme typiquement dans la littérature japonaise, beaucoup de choses qui ne seront pas expliqués…ou explicitées dans un sens différent du nôtre, le cartésien, l’occidental. 😉☺️
Donc je vous disais qu’il n’y avait rien d’extravagant dans ce livre, mais c’est un livre fin et intelligent, comme une toute petite partie de la vie d’une toute jeune fille, sans tambour ni trompette !
Une belle découverte, un morceau de vie de l’autrice (jolie postface d’elle, d’ailleurs), mais attention, un livre dont la poésie est puissante ! 🩷🌸
Editions poche de Philippe Picquier. 2024. 220 pages

Laisser un commentaire