Je suis d’abord entrée dans ce roman comme dans un magazine féminin ! 📰 À savoir, pas avec une histoire écrite par une autrice, mais un sujet sur l’addiction des ados aux écrans, rédigé par une journaliste pour des femmes qui voudraient avoir un avis général sur les méfaits des écrans sur les jeunes… un peu déroutant pour un livre de fiction, mais pas inintéressant.

Puis, l’écriture fluide, souple, presque orale, agréable, m’a portée, et assez vite je suis rentrée dans l’histoire, qui dit tout de nos addictions, celles des ados mais aussi celles des adultes. Ce qui est fascinant, car Laura Poggioli parle de nous tous.

« Époque » dissèque très bien tout cela, mettant en parallèle Lara, bientôt la quarantaine, qui accompagne quelques temps des soignants dans un service d’addictologie.

En parallèle, Lara nous raconte son histoire avec un amant toxique, et l’emprise délétère qu’il a eue sur elle.

C’est terrible, on souffre avec tous ces jeunes, et pour moi qui ai passé la cinquantaine, le livre, bien documenté donc, m’a permis de mieux comprendre les mécanismes à l’œuvre chez les pré-ados et ados, et de m’interroger sur moi-même, pour d’autres raisons.

« Cette génération a conscience de ce qu’elle s’inflige. Je ne l’avais pas encore réalisé. »

J’ai été portée par ce roman comme un journal intime, par le rythme dynamique entre les rencontres avec les jeunes et son histoire perso, par sa lucidité sur elle-même, et son courage à nous la raconter, presque pour nous protéger des manipulateurs, par les lumineux personnages des soignants, par le souvenir des années 90 et de la vie des jeunes filles à cette époque.

Un travail complet sur nos travers, sur la souffrance, la compréhension, l’empathie, le professionnalisme de nos soignants, avec des lueurs d’espoir : une autrice que je découvre, et apprécie.

Editions L’iconoclaste. 2025. 255 pages