📚 Quelques mots sur l’histoire :

Paula est une jeune parisienne qui se cherche, jusqu’à ce que de réflexions en atermoiements, elle se retrouve à l’Institut de peinture de Bruxelles. Là où on apprend à peindre des fresques, et laisser les autres imaginer…

On fait connaissance avec cette étudiante et ses amis Kate et Jonas, à travers la peinture, les couleurs, la géologie et le travail des trompe-l’oeil, pour un voyage du fond des temps jusqu’à aujourd’hui.

✒️ Mes impressions :

Je sors soufflée de ce roman ! C’est mon 1er livre de Maylis de Kerangal, avant que je ne la rencontre à une dédicace au mois de novembre, et je suis heureuse d’avoir aimé son style.

J’ai adoré cette jeune Paula aux yeux vairons, son amitié amoureuse avec Jonas, la description des personnages, la grande et fofolle Kate, leur jeunesse, leur imagination, le monde des possibilités pour eux.

Mais finalement les héros du livre ne sont pas tant les personnages, que la création au sens large, la compréhension du monde et de la géologie.

L’autrice nous promène depuis Bruxelles pendant les 6 mois des études de Paula, puis dans les studios de Cinecittà où elle travaillera sur des décors de films et se perdra avec bonheur dans ces lieux immenses, ou la grotte de Lascaux, dont j’ai appris avec passion toute l’histoire, depuis sa découverte jusqu’à la création de Lascaux IV.

Cet art de l’illusion, m’a permis d’apprendre plein de choses sur les palettes de couleur, le marbre portor, les matières, les bois, les différents pinceaux et leur utilisation, le glaçage, les veines, sur l’histoire de certaines carrières, cela m’a fait voyager autrement.

On y apprend aussi la difficulté de peindre, les douleurs, le manque de sommeil, un art absolument physique. La précarité des artistes, l’adaptation permanente aux chantiers et lieux de vie souvent temporaires.

L’amour aussi est célébré comme celui qui unit les parents de Paula, ce qui elle, l’intrigue encore malgré leur âge, et son rapport avec Jonas, extrêmement beau.

Le fond comme la forme sont riches, la langue pleine d’images, le style est bien littéraire à une époque où il devient de plus en plus oral, et c’est appréciable, même si c’est légèrement plus exigeant en concentration.

Le rythme est nerveux, assez rapide, vif comme l’est l’urgence de la jeunesse.

Il reste une toute petite énigme, parfois dans ce roman au style indirect, se glissent un « je » ou un « nous »…

Ce roman m’avait été recommandé il y a plusieurs années par un jeune Antoine de ma famille élargie, je le remercie ! 😉

Editions Folio. 330 pages. 2018