Podcast de l’article ici 👇🏻 ou sur les plateformes habituelles
Tous les pays du monde ont de belles histoires à offrir aux autres, mais il est vrai qu’on s’inspire beaucoup, en Occident, du Japon, des Japonais, et de l’originalité de leur façon de vivre. 🎏
Je n’avais jamais entendu parler de ce livre jusqu’à ce que mon amie Caro, grande fan du Japon au point de commencer à apprendre cette langue, échange avec moi ses envies livresques du moment. Et hop direction la Médiathèque, mon nouveau lieu de vie ! 😊
Il y a quelque part au Japon, pour de vrai, une cabine téléphonique sans câbles, uniquement « reliée » au vent, dans laquelle vous pouvez saisir le combiné, composer le numéro de votre choix, et appeler « vos » morts, leur parler, commencer ou continuer votre deuil. Je trouve cela très beau !
L’histoire :
Pour une fois je vais commencer en vous révélant les toutes dernières lignes de ce livre :
« Au lendemain du désastre du Tôhoku, le monde entier s’est focalisé sur l’accident nucléaire de Fukushima et sur ses conséquences politiques et environnementales. Ce livre s’abstient volontairement d’y faire référence ; il est dédié aux victimes du tsunami du 11 mars 2011. »
Le décor est posé.
Yui, jeune femme qu’on imagine avoir la trentaine, y a perdu sa petite fille de 3 ans et sa mère, et la seule consolation qu’elle a, c’est qu’elles sont mortes ensemble, enlacées dans les bras l’une de l’autre, on le sait car un sauveteur a pris une photo au moment de la découverte de leurs corps.
L’héroïne est journaliste radio, et un jour un interlocuteur parle de cette cabine téléphonique d’un autre genre, le « Téléphone du Vent de Bell Gardia« , ce qui donne envie à Yui d’aller vérifier sur place si c’est vrai.
Elle y fera connaissance de nombreuses personnes, de tous les âges et de tous les coins de l’archipel, et très rapidement elle rencontrera M.Suzuki, gardien du lieu et Takeshi, un homme de son âge, ayant perdu sa jeune épouse, et papa d’une petite fille. Ils deviendront amis dans la peine.

C’est évidemment un livre du deuil, qui m’a fait verser quelques larmes.
Qu’on ait à portée de main ce genre de cabine téléphonique ou pas, le livre insiste sur le fait qu’il faut continuer à parler à nos morts.
De la même façon, vous avez remarqué comme on a du mal à parler avec nos amis et nos proches des gens qui sont décédés dans leur entourage, de peur de faire de la peine ?
Le livre démarre « sur » un typhon, et Yui, qui s’est attachée à cette cabine, même si elle n’ose pas encore y entrer, fera tout pour la protéger des vents violents ! Au risque d’y perdre la vie… qui sort un jour de vent aussi fort ?!
Il y a dans ce roman deux parties assez différentes, et j’ai préféré la première, plus ancrée dans le souvenir et où on fait connaissance avec les différents personnages, vivants ou décédés, que la seconde, qui donne davantage la part belle aux sentiments, et à la réalité. 😉
J’ai passé un très doux moment à lire ce livre, mais je pense que c’est pour la seconde partie que je ne mets pas de coup de cœur.
Sur la forme :
Entre chaque chapitre, l’autrice met des petites notes que j’ai beaucoup aimées (j’adore les listes !), comme des listes de musique, des informations sur les morts, des recherches sur Google, des cadeaux offerts aux autres etc, en rapport avec les situations du bouquin.
Et un NB plus léger : il est fait mention page 182 (du livre broché) d’une pratique vraisemblablement courante au Japon : à la caisse de la librairie, on vous propose de recouvrir votre livre, si vous ne voulez pas que les autres jugent de vos centres d’intérêt ! C’est tellement japonais !! 🥰
(Pour la photo de couverture, la photo de la cabine téléphonique devenue boite à livres de ma commune de naissance, dans l’Allier, où je vais si souvent, me paraissait incontournable ! )

Laisser un commentaire