Dans son roman sur le Rwanda, Michel Bussi nous raconte qu’en 1994 au moment du début du génocide, 95 % des Français ne savaient même pas placer ce petit pays sur une carte d’Afrique. C’est vrai pour ma part, à 21 ans je ne m’occupais guère de politique internationale et ce magnifique pays verdoyant – le pays aux mille collines – « grand » comme un département français ne me disait rien… ⛰️
Et puis le temps a passé, j’ai pu lire comme nombre d’entre vous les 2 romans de Gaël Faye, et commencer à me renseigner un peu depuis.
Puis une amie m’a recommandé ce Michel Bussi qui est un auteur que je lis de temps en temps, et je me suis plongée dans son nouveau roman, en livre audio. 🎧 Et j’ai mieux compris.
Bussi a fait un gros et long travail de recherche pour écrire ce roman, complet et éclairant.

La grande Histoire y est racontée, très documentée donc, par l’auteur, et on la connaît, on en connaît la fin. Je suis toujours surprise de savoir que ce génocide « flash » a eu lieu en quelques semaines entre le 7 avril et le 17 juillet 1994, exactement 100 jours ! Mais malheureusement la France a joué un rôle majeur, si ce n’est le 1er rôle dans cette barbarie. 😪
L’histoire du roman :
Mia est une jeune ado, dont la maman Aline est métisse, fille d’un militaire français et d’une femme rwandaise.
Elle aime les gorilles depuis toute petite, et sa maman et son grand-père l’emmènent au Rwanda sur les traces de ces primates, mais aussi sur les traces de ses origines en Afrique. 🌍
Son grand-père lui confie alors un trésor extrêmement précieux, le cahier intime de sa grand-mère qu’elle n’a pas connue, Esperance, professeure de mathématiques, qui y relate tous les événements depuis qu’elle a rencontré l’homme de sa vie, Jorik, en 1990, jusqu’au cœur du génocide.
Et l’auteur de nous dérouler une histoire entre le passé et le présent grâce à ce cahier, en miroir avec le voyage rwandais qu’effectue toute la famille, au présent. Et même un peu en 2028, un futur proche.
« Les deuils sont le luxe des survivants »
A l’époque :
Il est évidemment toujours facile de prendre des décisions avec un rétroviseur, et de juger par la suite. ⚖️ Mais il est vrai que les responsabilités française, de l’ONU, et belge bien sûr à l’époque de la colonisation, ont mis de l’huile sur le feu.🔥
« Tout est acté, signé, mais rien n’avance. Le président Juvénal Habyarimana bloque tout. Nous sommes tous conscients de ce qui se joue, un bras de fer entre les démocrates, nous Hutus et Tutsi unis, et les membres de l’Akazu réunis sous la bannière de la coalition pour la défense de la République, le parti extrémiste qui les soutient. »
Vous croiserez dans les « Ombres du monde » tous les vrais personnages historiques de l’époque, le spectre du Sida, qui tuait 1 personne sur 3 au Rwanda pendant ces années-là, c’est une fresque magistrale, il faut bien le reconnaître.
L’interprétation des 3 comédiens à l’audio était vraiment agréable. 🎙️
« Le Rwanda n’avait jamais été si près de la paix, et pourtant tout le monde se préparait à la guerre. »
Les Gorilles : 🦍🦍
Ils ont vraiment leur place dans ce roman. Mia, la jeune héroïne collégienne les aime depuis qu’elle est toute jeune, a vu plusieurs fois le film « Gorilles dans la brume », ce qui m’a d’ailleurs permis de le voir enfin, et de l’apprécier ! 🎬
Il est donc question au début du roman d’une visite aux primates, puis plus tard d’un rapprochement inattendu entre eux et un personnage, et même si on est très émus de cette 1ère « rencontre », se posent aussi toutes les questions autour de l’écologie, des terres arrachées aux paysans pour pouvoir agrandir le parc naturel, de la domestication de certains gorilles pour pouvoir les approcher, au risque de les rendre bien trop dociles.
Mon avis :
Pourquoi n’ai-je pas mis une meilleure note ? A cause des longueurs. L’auteur semble avoir allongé son histoire à l’envi. Je n’avais pas besoin qu’il saute des étapes, bien sûr que non, mais j’ai eu régulièrement une sensation de dilution, et avais envie qu’il avance. A la moitié de mon écoute, j’ai commencé à me lasser… ce n’est pas la 1ère fois que je ressens cela avec Michel Bussi, dont les romans me plaisent pourtant bien, sur le fond. 😌
Mais pour terminer sur une note positive, je dois reconnaître que les derniers chapitres sont plus haletants, que l’histoire générale reste très intéressante et que la fin m’a plu. Celle des personnages, bien sûr, pas celle de l’Histoire avec son grand H. 🥺
(Livre audio offert par la plateforme Netgalley. Collaboration non commerciale)
Bonne lecture ! 📖

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