J’aurais bien aimĂ© apprĂ©cier Ă sa juste valeur « La cuisiniĂšre des Kennedy », livre dĂ©couvert en audio, car j’aime bien ce genre de contes de fĂ©es de petites gens qui parviennent Ă cĂŽtoyer les grands Ă la force de leur travail, mais c’est vraiment la forme qui m’a lassĂ©e ! Mon avis va Ă l’encontre de l’engouement gĂ©nĂ©ral pour ce livreâŠ
On suit en une biographie romancĂ©e la vie de AndrĂ©e Imbert, abandonnĂ©e Ă sa naissance sur les marches d’une Ă©glise, qui trouvera de familles d’accueil en patrons de grandes familles, de quoi « nourrir » (đ) sa passion pour la cuisine, jusqu’Ă la table du Roi du monde qui est, comme chacun sait, le PrĂ©sident des Ătats-Unis ! đșđČ
C’est aussi bien une histoire de France qu’une histoire amĂ©ricaine via la famille Kennedy (mais non de nom, qu’est-ce qu’ils sont nombreux !!) que nous propose ValĂ©rie Paturaud. Et tout autant un carnet de cuisine qu’un inventaire de recettes, il y en a finalement un peu pour tous les goĂ»ts⊠j’ai eu rĂ©guliĂšrement l’impression de lire des pages WikipĂ©dia des grands de ce monde. đ€
« Nous accueillions les bonnes et les mauvaises nouvelles comme si elle concernait notre propre famille. »
MalgrĂ© une alternance dynamique de narration directe et indirecte, le style linĂ©aire – on suit la vie drĂŽmoise et amĂ©ricaine d’AndrĂ©e au cordeau, de sa naissance Ă sa mort – m’a rendu l’histoire fastidieuse, un peu plus Ă chaque famille qu’elle rencontrait, un peu plus Ă chaque fait d’armes politique du clan Kennedy, un peu plus Ă chaque description de repas.

Ceci dit, j’ai apprĂ©ciĂ© le tempĂ©rament d’AndrĂ©e, sa pugnacitĂ©, son courage, son sens du dĂ©vouement, elle qui n’a pas pu s’entendre avec sa fille Madeleine comme elle l’aurait voulu. CompliquĂ© d’aimer une mĂšre qui pour subvenir Ă ses besoins, a parcouru le monde⊠loin d’elle, de fait.
« La cuisiniĂšre a le juron facile, la voix d’un tĂ©nor et malgrĂ© sa petite taille, lorsqu’elle se plante devant un trop curieux, les mains sur les hanches et l’Ćil furieux, il comprend vite qu’il lui faut renoncer. »
Une autre personnalitĂ© fĂ©minine forte se dĂ©gage de l’Histoire ! Rose Kennedy, la mĂšre de JFK et de ses 8 frĂšres et sĆurs, morte Ă 104 ans. EngagĂ©e dans la vie politique de ses fils, intelligente, fine, la foi tenaillĂ©e au corps, autoritaire, volontaire, tenant la maison d’une main de maĂźtre face Ă Jo, le patriarche. đ©đ»âđŠł
Pour les gens qui aiment la politique amĂ©ricaine, et il y en a quelques pages, pour les gens qui veulent avoir des idĂ©es de repas de fĂȘtes, mais aussi pour les gens qui veulent croiser Gallimard ou Camus, les frĂšres LumiĂšre ou l’industriel Berliet, il y a de fort belles pages. J’ai trouvĂ© belle la vie de cette dame, mais j’ai vraiment commencĂ© Ă me lasser au 2/3, et ai terminĂ© avec une sensation fort roborative ! đ„đđ„Ż
L’histoire aurait pu me plaire vraiment plus, si elle avait Ă©tĂ© moins longue et peut-ĂȘtre construite diffĂ©remment.
Avec le temps par-contre, je sais qu’il me restera tout de mĂȘme de beaux souvenirs, car les longueurs disparaĂźtront !

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