Je ne « suis » pas très Bretagne, et ne connaissais pas l’existence de cette île de Cézembre au large de Saint-Malo. Encore une preuve s’il en est, que la littérature fait voyager.⛵️
Et cette île, ce bout de caillou, même, est l’héroïne de ce roman d’une autrice que je découvre, grâce à mon jury Audiolib, et dont j’aime le vocabulaire soutenu et agréable, qui sied bien au personnage principal.
L’histoire :
Yann est en effet prof d’histoire à la Sorbonne, et revient dans sa maison de famille après le décès de son père.
Il fait partie d’une grande famille de constructeurs de moteurs et de bateaux, d’amateurs, mais lui a choisi, jeune, une autre voie, ce qui ne fut pas du tout du tout du goût de son père, Charles, le patriarche !
A 49 ans, ayant perdu toute sa famille, à la tête d’un bon héritage, il se met en disponibilité, et revient donc dans la grande demeure, face à l’île de Cézembre. Commence à fouiller dans les archives, en bon historien qu’il est… et découvre ce qu’on appelle des « livres de raison », que Octave son arrière-grand-père tenait dès la création de l’entreprise et dynastie Kérambrun, dans lequel il consignait d’abord des comptes puis de plus en plus des infos personnelles.
Je me suis beaucoup attachée au personnage de Yann, cet être doux, cet homme brisé par la trahison de sa femme, qui va peu à peu en fouillant dans l’histoire de sa famille renaître de ses cendres, rencontrer du monde, renouer un peu plus avec son fils Paul, et redécouvrir, à son rythme, le monde des transports nautiques. 🚢
Il sera bien question de rythme ici, alternant les actions contemporaines expliquées par des moments du passé, dans des aller-retours bien amenés et pas trop nombreux.
Je trouve lourde, dans certains romans, l’alternance systématique et fatiguante, d’un chapitre de nos jours et d’un chapitre d’autrefois. Ici Hélène Gestern a amené finement les actions.
« Nos aïeux avaient été, sous leur brillante carapace, des êtres humains comme les autres. »
Les hommes Kérambrun, tous durs avec leur.s fils, car n’ayant pas eux-mêmes été aimés par leur père, les femmes effacées dont l’unique tâche était de créer des héritiers, les associés un peu particuliers d’Octave, la dépression à peine comprise autrefois, etc. Yann remonte dans ce passé, devenant finalement un véritable enquêteur, entre les carnets, les lettres et quelques photos. Et un squelette retrouvé sur l’île pendant ses recherches ! 🦴🫢
« Qu’est-ce qui se passe avec Cézembre ? On dirait qu’elle t’obsède, cette île ? Disons qu’elle m’attire. »
C’est toute une galerie de personnages qu’on accompagne pendant 15 heures d’écoute, ce qui m’a paru un peu trop long sur la fin, mais je ne dirai pas non plus qu’il y a des longueurs, c’est juste moi qui me suis un peu impatientée les deux ou trois dernières heures.😉 Peut-être par le format audio, cette fois-ci ?
Une très belle construction de roman, en chapitres assez courts, qui nous fait remonter sur un peu plus d’un siècle de l’histoire de la Bretagne, de la Marine, et de la France. 🌊
L’autrice fait de très belles descriptions de la nature, de l’île, et bien évidemment de la mer, l’autre héroïne de cette histoire. Ce qui vient avec l’écologie et des questions sur le climat et la montée des eaux.
Les interprètes :
Une lecture à deux voix qui me plaît beaucoup, même si comme à chaque fois j’ai dû passer tout de suite en vitesse 1,25 car les voix sont de plus en plus lentes en livres audio, je trouve.
Renaud Bertin Cordoliani a campé un Yann plus vrai que nature, en tout cas dans mon imagination, tandis que pour tout ce qui avait lieu dans le passé, c’est Blanche Leleu, avec sa voix douce et bien claire qui a pris la parole.
Un beau roman, à qui je n’ai pas mis un coup de cœur tout simplement pour la longueur. Mais maintenant que je connais Hélène Gestern et qu’on m’a donné des titres d’elle à lire, je m’y plongerai avec plaisir. ☺️
Editions Audiolib pour mon écoute. 15h. 2025

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