Chronique lecture ❤️: La librairie sur la colline de Alba Donati

Chronique lecture ❤️: La librairie sur la colline de Alba Donati

Note : 4.5 sur 5.

Créer et ouvrir une librairie dans un village de 180 âmes dans le nord de l’Italie, à Sopra la Penna, c’est déjà quelque chose, mais le faire (sans le savoir, évidemment !) quelques mois avant l’arrivée du Covid et subir dès les premiers temps un incendie, puis recommencer, c’est encore une autre paire de manches ! 💪🏻

Cette écrivaine et poétesse italienne, qui a aussi travaillé longtemps dans l’édition, c’est dire qu’elle était qualifiée pour devenir libraire, a ouvert dans son village d’enfance en 2019, une librairie avec un petit jardin, pour le bonheur de tout le monde, alors même qu’il n’y avait même pas d’école dans ce petit coin de la péninsule.

Ce n’est pas un roman, mais un récit que nous offre ici Alba Donati, dans lequel j’ai plongé avec grand plaisir. Un bonbon ! 🍬

Un bonheur par petits bouts :

Pendant quelques mois, au début de l’année 2021, elle égrène jour après jour, l’installation de sa librairie qui a eu lieu quelques mois auparavant, les aménagements qui sont faits, les rencontres, l’envie de vendre aussi des objets autour du livre, l’aventure du crowd-funding, l’arrivée des premiers clients, et mille autres choses.

À la fin de chaque jour, elle mentionne les ouvrages qui ont été commandés. Car elle s’est munie rapidement d’un site internet, ce qui l’a sauvée pendant le confinement !
J’adore ce type de liste, ouvrages parfois traduits en français et parfois non, dont le simple titre me fait voyager.

J’aime cette illustration de l’artiste Kate Lewis

Vous vous rappelez, quelques semaines avant nous l’Italie a subi de plein fouet l’arrivée du Covid, moins dans les montagnes d’Alba, mais le gouvernement leur a imposé des zones par couleur, et si elle a pu rencontrer des gens de sa commune et de celle de la même communauté, ce n’était pas suffisant, mais elle a tenu bon. 💪

A titre tout à fait personnel, je suis rassurée de savoir qu’elle est également atteinte d’amnésie littéraire, au point de ne pas se rappeler de l’histoire des bouquins qu’elle a lus. Mais on se souvient de tout le reste, si on l’a aimé ou pas, où et près de qui on l’a lu, qui nous l’a prêté ou recommandé, etc. ☺️

Les gens et son pays :

Un autre inventaire est celui des gens qu’elle aime, à commencer par sa maman qui fête ses 102 ans, son père un peu plus jeune que cette dernière, son grand demi-frère, sa fille qui vit à Florence, son compagnon, les amis du village, les nouveaux arrivants, les amis de passage qui lui apporteront des objets pour sa librairie, les clients qui font des kilomètres pour venir la voir, et qui tiennent  majoritairement à lui acheter des livres peu connus, etc.

Passeront comme des fantômes l’évocation des 30 % de gens du village qui n’étaient pas favorables à l’arrivée d’une librairie. Oublions les ! 👻

Passeront aussi les noms d’illustres auteurs italiens ou étrangers, un peu de leur prose ou de leurs vers. ✒️

Et à la récurrente question « Pourquoi vous avez créé une librairie dans cet endroit perdu ? », elle répond que cet endroit ne savait pas qu’il l’était, perdu, et que c’était le centre de son monde à elle ! 🩷

Editions Christian Bourgois. Collection Satellites. 295 pages. 2022

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