Vraisemblablement Barbara Kingsolver a dĂ©jĂ lu du Dickens, mais moi non ! Et tout en tournant « vaguement » autour depuis quelques annĂ©es, je n’ai jamais passĂ© le pas, probablement parce que je sais ce qui m’attend, la misĂšre sociale, l’injustice, des horreurs infligĂ©es aux femmes et aux enfants, etc, et puis la longueur des romans.
DĂšs les premiĂšres phases de « On m’appelle Demon Copperhead », je suis sur la piste, il allait ĂȘtre question d’un « pauvre » gamin, de cas sociaux Ă une Ă©poque contemporaine et amĂ©ricaine, le tout couronnĂ© par un Pulitzer en 2023 !
J’ai pu dĂ©couvrir ce roman en livre audio, pour le Jury Audiolib.
L’histoire :
Dans la vie en gĂ©nĂ©ral, tout n’est pas blanc tout n’est pas noir, mais dans celle de Demon il m’a quand mĂȘme Ă©tĂ© ardu de trouver de la lumiĂšre…
La rĂ©silience est un mot de notre Ă©poque qu’on emploie Ă tout bout de champ, mais cette fois-ci il est parfaitement Ă propos, Demon est un garçon rĂ©silient, courageux, persĂ©vĂ©rant, et c’est lui qui m’a portĂ©e Ă travers toute son histoire depuis sa petite enfance.
Dans une logorrhĂ©e verbale qui n’a pas Ă©tĂ© sans me rappeler l’humour et l’ironie de Myron Bolitar, ancien basketteur et hĂ©ros rĂ©current de Harlan Coben, le gamin nous raconte depuis sa naissance, sa vie difficile.
« J’avais mal au cĆur tellement ça me manquait de ne pas ĂȘtre un gamin normal. »
Une maman junkie de 18 ans, une naissance Ă risque, dans un mobil-home fort heureusement appartenant Ă des voisins bienveillants qui le suivront de prĂšs ou de loin toute sa vie, puis les placements en famille d’accueil, du travail dissimulĂ© d’enfants, des coups, la faim rĂ©guliĂšre, voici son existence compliquĂ©e qui dĂ©bute dans les annĂ©es 90 au sud des Ătats-Unis.
« Les mĂ©chants rĂ©flĂ©chissent pas comme les autres. »
Bien sĂ»r il a aussi des amis, qui mĂȘme s’ils l’invitent Ă des soirĂ©es non pas arrosĂ©es, mais pleines de mĂ©docs, peuvent aussi voir en lui du potentiel, il apprend Ă se sortir de tout un tas de situations difficiles, qui renforcent son courage et sa pugnacitĂ©, il retrouve un semblant de famille Ă travers des adultes qui voient en lui un gamin douĂ© et vif, puis il rencontrera le sport via le football amĂ©ricain. đ
MĂȘme si j’ai trouvĂ© l’histoire trĂšs longue, je me suis vraiment attachĂ©e Ă Demon. Mais ce roman est d’une grande injustice, et mĂȘme s’il y a beaucoup de moments lumineux (grĂące Ă de belles rencontres), je n’y ai pas trouvĂ© mon compte !
Le style et la voix :
22h d’Ă©coute, mieux vaut apprĂ©cier la voix ! đ C’est le cas, avec celle de Benjamin Jungers, qui a, je trouve, une voix Ă polars ! đ Un peu lente, lĂ©gĂšrement ironique, et qui supporte parfaitement l’accĂ©lĂ©ration que je lui ai infligĂ©e ! đ
J’ai cherchĂ© son nom sur Internet, et il me semble beaucoup plus jeune que sa voix ne le laisse entendre.
Donc pour rĂ©sumer, ça a beau ĂȘtre un prix Pulitzer, ça a beau ĂȘtre extrĂȘmement bien notĂ© sur Babelio, reste que c’est un roman beaucoup trop long pour moi, et mĂȘme si Demon a Ă©tĂ© un personnage fabuleux tout du long, j’avais quand mĂȘme hĂąte que ça se termine ! Parce qu’une vie de misĂšre est une vie malheureusement redondante… đȘ
Editions Albin Michel. 624 pages. 2024. Et chez Audiolib, 22h d’Ă©coute, donc… đ

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