Je continue mes chroniques en rapport avec le jury Audiolib dont je fais partie, avec plaisir, à nouveau cette année. 😊🎧
Jusqu’à maintenant, même si ce polar a obtenu le Grand Prix des lectrices ELLE, dans cette catégorie, et qu’une de mes libraires préférées, a adoré ce bouquin, j’étais complètement passée à côté du Sang des innocents.
L’histoire :
Elle s’ouvre sur une tuerie dans un lycée, un jeune a ouvert le feu sur le prof préféré des élèves depuis 30 ans !… Le gamin intime l’ordre à la police de fouiller dans le téléphone portable du mort, on imagine sans peine ce qu’on va y trouver… et bien non, ce sera encore pire que ce que vous pensez ! 😵😵💫 Vengeance personnelle ? Ado malade psychiatriquement ? Ou toute autre chose ?
En l’occurrence, à la tête de cette police, Titus Crown est un ancien du FBI, shérif noir de 36 ans, dans un ancien état confédéré, qui va devoir affronter le mal dans sa forme la plus terrible.
Il va mener l’enquête, dans le comté de la petite ville de Charon, aidé par une équipe d’adjoints, soudée et intelligente. 💪🏻
Le shérif :
J’ai particulièrement été charmée par ce personnage d’1,90m, ancien footballeur du lycée, et entouré de ses fantômes. 👮🏾♂️
Pas un gars à proprement rigolo, ni même souriant, mais quelqu’un de droit, d’honnête, d’humain, qui portera l’enquête avec la foi chevillée au corps, celle de son métier de shérif, car pour « l’autre », il l’a perdue à la mort de sa mère, morte à 40 ans alors que lui n’était qu’un garçon de 13 ans. Depuis il est rongé par la culpabilité, ce qui n’est pas loin d’être un péché d’orgueil, car qu’aurait-il pu faire devant la maladie ?! En attendant, ça le hante…

Un autre de ses fantômes est un tueur en série qu’il a « croisé », ce n’est rien de le dire, lorsqu’il était au FBI, plus ou moins gourou d’une secte, et qui a fait exploser sa femme et ses trois enfants devant lui !
J’ai beaucoup apprécié la relation avec son père Albert, touché, lui, par la foi, et appartenant à une des nombreuses églises de ce pays. ⛪
Les tensions raciales :
J’ai dû me pencher un peu sur la guerre de Sécession pour mieux comprendre ce qui se passait encore aujourd’hui aux États-Unis dans les États du Sud.
7 états confédérés, anciens exploitants de coton et qui avaient donc besoin d’esclaves, n’ont pas voulu abolir l’esclavage, ce qui a conduit à cette guerre entre 1861 et 1865.
Mais dans le Comté de Charon, vivent encore beaucoup de nostalgiques des anciens chefs confédérés, et on sent tout au long du roman que ça peut exploser et dégénérer à tout moment ! 💣
Tout en étant une des colonnes vertébrales du roman, c’est expliqué de façon limpide à travers le filtre de Titus.
« Le Sud était certainement l’endroit le plus contrarié par son passé, et le plus terrifié par son avenir. »
La forme :
J’ai bien aimé ce roman, polar aux limites du thriller, mais je ne pense pas qu’il me laissera un souvenir particulier.
Par-contre j’ai été portée tout au long de l’écoute par le style vraiment fluide, qui m’a donné envie de connaître la suite.
Les actions sont bien menées, à un bon rythme, avec tout juste ce qu’il faut de descriptions.
Pour ce qui est de la voix, ça a été compliqué pendant quelques minutes… 🫢
Je suis embêtée de devoir parler ainsi du très actif doubleur Jean-Paul Pitolin, à la voix pincée, qui m’a poussée rapidement à passer en vitesse 1,25 (ce que je fais souvent, vous le savez déjà…) et m’a permis d’écouter tout le livre sans plus y penser, car il a très agréablement interprété les personnages !
Sans aucun mauvais jeu de mots, il y a beaucoup de noirceur dans le Sang des innocents.
« Ceux qui souffrent ont tendance à faire souffrir les autres. »
Editions Sonatine, et Audiolib pour l’audio. 2024. 450 pages.

Laisser un commentaire