Grâce au passage de cette plasticienne et autrice à La Grande Librairie il y a quelques temps, j’ai eu le plaisir de lire « Cent titres », un livre de photos où elle reprend, elle qui est membre de l’Oulipo, des couvertures de grands classiques littéraires, en s’amusant avec les titres. A lire, vraiment !
Dans la famille Mélois, on est vraisemblablement artiste de père en fille(s), et c’est ce que Clémentine, va nous raconter, avec amour, humour, et il en faut, puisqu’elle évoque ici les dernières années de son paternel.
Ce récit :
Dans « Alors c’est bien », elle raconte Bernard, condamné par un cancer du côlon, ce sculpteur de génie, inventif, à l’esprit baroque, refusant de se laisser aller, qui a demandé à sa famille de préparer ses obsèques… de son vivant ! On parlera donc sans complexe de la couleur de son cercueil, ou de la croix émaillée.
Mais ne croyez pas que ce sera un livre triste même s’il est souvent émouvant, c’est au contraire une ode à la vie, avec énormément de moments amusants…. tout le monde n’a pas eu un père comme Bernard Mélois ! 😄
« Maman nous écoutait en levant les yeux au ciel : « Toute ma vie, j’aurai eu honte ! » «
Un homme original, amoureux fou de sa femme Michèle, un père inventif, toujours heureux de créer pour et avec ses filles. Un artiste reconnu internationalement, tout en ayant toujours voulu rester libre, et à la campagne !
Clémentine a l’art de nous le raconter et de nous le faire vivre.
J’ai beaucoup ri des séances de récupération de métaux dans les décharges publiques, de ses jeux de mots répétitifs, j’ai imaginé l’atelier et les énormes sculptures colorées, j’ai aimé le couple formé avec Michèle.
(J’ai trouvé le récit ici dans un journal local, de la rencontre de Brieuc Segalen avec Bernard Mélois et son atelier. Je me permets de le mentionner et de lui emprunter une photo de l’œuvre « Urinoir »)

Un homme poète, loufoque, qu’il fallait raconter : sa vie, ses idées comme des bulles, et ses derniers mois, quel beau cadeau pour lui, pour elle, et pour tout le reste de la famille. 🎁
On apprend aussi beaucoup de choses sur l’art, les marchands, les galeries, les couleurs, l’émail et la soudure, entre autres.
Quelques lignes du sculpteur dans ses carnets intimes « émaillent » le récit de sa fille, pour encore un peu plus d’émotion.
Editions Gallimard, collection L’arbalète. 210 pages. 2024

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