Il m’est arrivé avec le roman Fragrancia une chose pas banale. Je l’ai découvert il y a 3 semaines, grâce à la plate-forme en ligne Netgalley, où les éditions JC Lattès l’ont déposé pour pouvoir avoir un avis avant parution.
(Sachez que tout le monde peut s’inscrire sur Netgalley, la seule condition étant décrire une chronique assez rapidement.)
Puis voici que je deviens jurée pour la 2nde fois chez Audiolib, et retrouve Fragrancia dans les 10 titres en lice pour le prix des livres audio ! 🎧
Alors bien sûr je me devais de réécouter le livre au-moins par parties, et l’interview de l’auteur à la fin.
Ayant travaillé 30 ans dans le monde de la parfumerie, je savais, comme tout professionnel qui découvre un roman sur son univers, que j’y trouverais à redire. 😉 Reste à voir comment…
L’histoire :
Chez Fragrancia, société plutôt secrète, on n’emploie pas de parfumeurs, mais des olfates. Ils aident le « quidam » à retrouver des souvenirs, des moments de vie importants, en composant une odeur diluée dans un fluide magique, la SVM, substance volatile mémorielle. 🧪
Ce ne sont pas des parfumeurs, car ils ont perdu ce talent consistant à pouvoir reconstituer au nez, une odeur. Il leur faut des machines pour pouvoir retravailler un concentré. ⚗️
Hélias est un jeune homme qui rêve de devenir olfate. Nora, bras droit de Cornélia, créatrice obscure de la société Fragrancia, va vouloir travailler avec lui, car il est question de résoudre une enquête policière, sur fond bien contemporain de violences sexuelles et d’influenceurs, et cet apprenti olfate pourrait bien aider les autorités.
Mais n’est pas Jean-Baptiste Grenouille qui veut, et même si le roman peut être vu comme un polar, tout comme Le parfum l’était, je n’y ai pas retrouvé le même plaisir.
Par contre, il y a eu un avant et un après le livre audio !
« Le soleil déclinait et les conversations des fleurs avec. »
La forme :
Je comprends complètement ce qui est noté sur le bandeau, car les odeurs et les parfums fascinent, et quelqu’un qui ne connaît pas ce métier y apprendra beaucoup de choses sur ce monde passionnant.
C’est une lecture plaisante, mais je suis passée un peu à côté de l’intrigue. Ce livre m’a fait l’effet de séries sur France 2… je les regarde avec un plaisir non dissimulé, mais je les oublie aussi vite ! 🤭📺
L’auteur m’a appris énormément de mots, mais entre lantiponner, claustré et autre chironomie, puis la découverte de quelques « coquilles » pour la version ebook, cela a fini par me gâcher un peu le plaisir.
La voix !
Sauf qu’à écouter ensuite la belle voix du comédien Anatole de Bodinat, j’ai pris plus de plaisir qu’à la lecture première.
Ce comédien de 53 ans joue encore parfaitement une voix jeune mais aussi plus âgée. Et ce qui est très rare, c’est que je n’ai pas eu besoin d’accélérer la diction, pour une fois, elle est juste !
Je trouve que sa voix ajoute à l’histoire, elle sait être enjouée et sensuelle. Elle donne corps à ce livre, qui à ce moment-là a pris une dimension plus « polar » que lors de ma première lecture.

Il est évident que Paul Richardot connaît le monde de la parfumerie, et j’ai même compris en écoutant son interview qu’il faisait partie des trois personnes qui avaient relancé l’ancienne maison de parfumerie Violet. 👨🏻🔬
J’ai trouvé risqué que dès le début il mentionne des molécules synthétiques, mais évidemment cette prise de risque me plaît !
Ma conclusion :
Elle était d’abord un peu rude, puisque je m’étais dit que hormis des ouvrages de journalistes professionnels ou de parfumeurs, je ne lirai plus de fictions autour du parfum ou des odeurs…. elle est révisée à la hausse, et si une suite venait à paraître je ne bouderais pas mon plaisir à l’écouter directement en livre audio ! 😉
Editions JC Lattès. 300 pages. 2025

Laisser un commentaire