Depuis la fin de l’été, on n’entend parler que du roman de Gaël Faye, Jacaranda ! Du coup forcément on en attend beaucoup… jusqu’au Goncourt ! 😉
Je viens de le terminer, écouté en livre audio, et cerise sur le gâteau c’est l’auteur lui-même qui lit, et fort bien, son texte, pour Audiolib, et qui nous livre quelques infos dans un entretien à la toute fin.
📚 Quelques mots sur l’histoire :
Milan est un tout jeune métisse franco-rwandais au début de son histoire, qu’il nous raconte depuis ses 11 ans jusqu’à son âge adulte de 37, aux abords du 1er confinement.
Il vit à Versailles avec sa famille, fait connaissance dès le début du roman avec Claude, 11 ans lui aussi, rescapé du génocide de 1994.
Le roman est le récit de l’histoire de Milan (de Gaël ?) depuis la France jusqu’au Rwanda, à travers les époques et à travers la sienne.
✒️ Mes impressions :
J’ai passé un bon moment, mais pas à la hauteur de ce que j’attendais, après Petit pays il y a 8 ans, et après ce battage médiatique.
Je n’allais pas me mettre la pression pour rentrer dans le moule ! 😉😊
L’écriture est plaisante, la lecture l’était également, mais je n’ai pas ressenti de coup DE cœur.
Par contre j’ai ressenti un coup AU cœur, puisque le spectre du génocide rwandais est présent bien sûr tout le long du roman. Avec évidemment en fonction de l’histoire d’un personnage ou d’un autre, des récits plus précis et donc plus durs. 😢 Voire, très très durs…
La fidélité est très présente dans ce roman, que ce soit de Milan envers son amour Nadège, Claude, ou encore Stella, nourrisson au tout début de l’histoire et jeune adulte à la fin, elle-même fidèle à son arbre, le « jacaranda », qui lui parle et contient des secrets.

Le héros de ce livre est également le silence (mais quelle famille n’a pas ses non-dits ? 😉) parfaitement maîtrisé par la mère de Milan, et quasi pathologique, qui malgré les nombreuses questions du garçon, au fur et à mesure de l’histoire, résiste à lui raconter sa vie au Rwanda quand elle était jeune, pays qu’elle a quitté adolescente au début des années 70. Milan lui, fera des allers-retours au Rwanda très régulièrement et y restera parfois plus longtemps. Contre l’avis de sa mère.
Il y a quelques pages réellement historiques (qui m’ont peut-être un peu pesé parfois), grâce auxquelles on apprend l’histoire au fur et à mesure du 20ème siècle. La colonisation, les différences ethniques créées par les Européens de toutes pièces, à base de mesures (📏!), l’introduction du christianisme, puis la proximité contemporaine entre les anciens bourreaux et leurs victimes, Hutus et Tutsis.

Il faut reconnaître que le Rwanda est un pays qui fait réfléchir.
C’est intéressant d’avoir le recul de l’auteur sur la façon dont les Européens parlent encore des Africains en général ou des Rwandais en particulier, après ces massacres. Mélange de questionnements, de compassion mais aussi de fascination. Entre autres…
Gaël Faye a dressé de beaux portraits de personnages attachants, dont celui de Sartre, un amoureux de la liberté, des livres et des disques, les grands-parents du héros, sa maman, et Eusébie, l’amie d’enfance de cette dernière.
Il est aussi possible que je sois restée légèrement en retrait, à cause de la violence possible et effrayante entre les hommes, et des témoignages dans ce récit de cette violence. Histoire de me protéger ?
Voilà j’ai donc passé un bon moment avec cette histoire, celle de Milan/Gaël, comme celle avec un grand H. Ni plus, ni moins. 😉
Alors, et vous, votre avis, sur ce finaliste du Goncourt ?
Editions Grasset. 288 pages. 2024/ Audiolib 6h54.

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