📚 Quelques mots sur l’histoire :

Elba est une ado qui outre son prénom original, a une autre particularité, naître dans un asile psychiatrique à la fin des années 60 en Italie !

Histoire affreuse et banale de femmes bafouées qui ne « servaient » plus à rien et qu’on mettait au rebut avec la bénédiction d’un médecin et de la famille. Sa mère a donc été internée ici, à Naples, au Fascione, enceinte et désavouée. Mais elle veut garder son enfant. ❤️

Elba, saine et bien vivante, fait la connaissance d’un nouveau jeune médecin qui arrive à l’asile, à la suite d’une loi ordonnant sa fermeture, comme tous les autres, et qui la repère, Fausto Meraviglia. Il a des méthodes différentes et modernes, pour les malades mais aussi pour elle.

✒️ Mes impressions :

C’est un merveilleux roman qui m’a pris au cœur, un roman d’amour !

Pas comme on l’imagine habituellement avec un couple, mais de l’amour pour les êtres différents, pour les enfants qu’ils soient du même sang ou d’un autre, et pour une vocation, comprendre la psyché.

Cette histoire en 4 parties donne la parole à Elba et à Fausto, a des époques différentes. J’ai aimé les 2 narrations.

Dans le « monde-à-moitié » que nous raconte d’abord Elba, il y a les années 80, la télé, sa Mutti, la poésie, l’amour, les fleurs, des mots amusants, mais aussi les pleurs, les électro-chocs, l’incompréhension, le médecin-chef qui s’accroche à son asile et sa toute-puissance passée.

Dans le monde de Fausto, un homme cabotin, un peu comédien, père absent pour ses enfants, il y a la transmission pourtant, l’amour de son art et des femmes, le désenchantement et le monde des « résistances », psy ou politiques.

C’est aussi un livre sur les maux de la vieillesse, et sur les mots bien sûr, que ce soit ceux des traitements psy qui soignent, comme ceux de la langue, qui apaisent ou amusent.

Un livre complexe, beau et profond.

Les deux styles narratifs sont bien différents, et cela fait le charme du livre. L’autrice est allée là où j’imaginais qu’elle irait, mais pas de la façon à laquelle je pensais. Et j’ai beaucoup aimé être surprise.😉 Car Elba est libre.

Je découvre la plume de Viola Ardone, et nul doute que dorénavant je la suivrai.

Editions Albin-Michel. 2024. 380 pages