Sans mettre un coup de cœur au « Cerf-volant » qui est plus ou moins la suite du roman « La tresse », de Laetitia Colombani, car on y retrouve la petite Lalita, j’ai passé un bon moment de lecture, et j’ai surtout appris plein de choses ! Pas des choses des plus agréables, mais absolument nécessaires…
L’histoire :
Dès les premières pages, on comprend que Lena, française, la petite quarantaine, professeur d’anglais, a réussi à monter une école dans une partie de l’Inde extrêmement pauvre, et l’histoire consistera à nous expliquer comment elle y est parvenue.
Elle a vécu un drame personnel dont l’autrice vous parlera, et se décide à passer 3 mois en Inde, histoire de se changer carrément les idées ! Parce que « l’Inde rend fou« , entre la misère et l’extrême pauvreté, le tumulte, le bruit, la mendicité permanente, elle est sûre de noyer partiellement ses démons… mais c’est elle qui manque de se noyer un jour, sauvée in extremis par la petite Lalita qui alerte des adultes.
Un roman de femmes :
« Girls. No school. »… Et pourtant un proverbe africain dit qu’éduquer une femme, c’est éduquer toute une nation.
Lena comprendra vite que les petites filles faisant partie de la caste des intouchables, n’ont pas à aller à l’école. On attend leur puberté pour les marier généralement à un cousin ou un voisin (oui, elles sont donc mineures… et accouchent parfois à 13 ans…), et on ne leur demande pas leur avis !
Elle va tenter de se battre contre cela, en proposant par exemple des sacs de riz aux familles, pour que les enfants, et surtout les petites filles viennent à l’école, et régulièrement.
Lena fait connaissance avec Preeti, 22 ans, qui l’aidera. Une jeune femme au fort caractère, qui a monté une « Red brigade« , rassemblant des jeunes femmes et des jeunes filles qui apprennent à se battre, pour résister à leurs envahisseurs.
La dure réalité dès le plus jeune âge :
Car il faut savoir que le viol est monnaie courante en Inde, et 95 % des petites filles et des jeunes filles connaissent leur agresseur ! 😨
C’est une brigade qui existe depuis une grosse dizaine d’années un peu partout en Inde, créée par une femme, après des viols collectifs particulièrement sauvages… ces brigades de civiles peuvent parfois aider la police.

Ce qui est terrible, c’est qu’ »aussi malheureux soient les villageois ils ne sont pas prêts à renoncer aux coutumes dont ils ont hérité« … et la pratique des mariages infantiles entretient le cercle de la pauvreté.
Pour info, 25000 fillettes sont mariées de force chaque jour dans le monde ! Oui, chaque jour…
Mais comme dit Laetitia Colombani, via son personnage, il est difficile de rester en retrait et de ne pas juger avec nos habitudes d’occidentaux.
Lena va tenter de naviguer entre tous ces principes d’une autre civilisation pour mener à bien son projet, nécessaire d’après elle, inutile pour d’autres.
Le style :
L’écriture est agréable, le roman se lit facilement. Au-delà de l’histoire qui paraît un peu facile, au sens où les occidentaux pensent toujours avoir les meilleures solutions pour les autres, et aiment parfois les imposer, j’ai apprécié de tenter de comprendre un peu plus l’Inde et ses coutumes, aussi terribles soient-elles. 😢
Un livre féministe, un beau livre sur la sororité. Merci à la personne qui l’a généreusement déposé dans une boîte à livres. Sûrement une femme ! 😉
(Merci à la boutique montpelliéraine Tête en l’air de m’avoir laissé prendre ma photo chez eux)

Laisser un commentaire