Chronique lecture : Le harem du roi de Djaïli Amadou Amal

Chronique lecture : Le harem du roi de Djaïli Amadou Amal

Note : 4 sur 5.

Je n’ai pas encore lu le Prix Goncourt des lycéens « Les impatientes », de Djaïli Amadou Amal (mais il m’attend, dans ma PAL), mais j’ai eu la chance de recevoir, en avant-première, son nouveau roman, Le harem du roi, faisant partie du Jury du Prix Roman FNAC de la rentrée.

Agréable découverte de son style, et de cette histoire contemporaine de femmes africaines. 👩🏽

L’histoire :

Boussoura et son mari Seini, la petite cinquantaine, forment un couple moderne, parents de 4 grands enfants, et sont encore amoureux l’un de l’autre.
Elle est prof, lui médecin spécialiste de maladies tropicales, et ils habitent à Yaoundé, Cameroun.

Mais Seini est un prince, et même s’il l’a un peu laissé de côté, son rôle pouvait être, un jour, de régner, sur le peuple Peul, très présent en Afrique Occidentale. Et à la mort de son oncle, il devient un lamido.

Mais dans le lamidat qu’il intègre, sa fonction de monarque, et dans son palais, surtout, il y a une particularité… esclaves et concubines font partie du lot ! Lui qui s’est marié avec Boussoura sous le régime de la monogamie, est médecin et libre, va devoir se faire expliquer quelques principes ancestraux, et traditions.

« Toute cette organisation traditionnelle finit par fonctionner toute seule. »

Évidemment sa femme, qui a accepté qu’il devienne roi, va devoir le suivre pour vivre au palais, et ça ne va pas couler de source pour elle… leurs rapports vont changer, ainsi qu’avec leurs enfants.

Le harem :

« La constitution de ce pays est faite par les hommes pour les hommes. »

Au fur et à mesure du roman, et de façon bien amenée, l’autrice explique, par la bouche de ses personnages, le fonctionnement du palais qui a 200 ans, et de son protocole.

Et celui du harem, c’est de pouvoir avoir 4 femmes, comme l’Islam l’autorise, et des concubines… ici c’est 8 !
Seini ne veut qu’une femme, la sienne, et ne dérogera pas à son principe… mais le temps passant, il acceptera de recevoir les concubines dans sa chambre, et dans sa couche !

Boussara va devoir vivre avec cette idée, et c’est sa liberté et ses principes à elle, qui m’ont plu, son cheminement de pensées, ses acceptations ou non.
On y lit aussi des intrigues de palais, surtout féminines, évidemment.

C’est un roman agréable à lire, d’une écriture fluide et simple, avec de belles héroïnes, et un homme qui fait ce qu’il peut, pris lui aussi dans un carcan ancestral.

Le projet de l’autrice :

Dans une lettre adressée aux libraires, insérée dans le livre, elle explique qu’elle va monter une « Maison de la femme », avec l’association « Femmes du Sahel ». Un espace où les femmes et jeunes filles en détresse pourront se retrouver et se reconstruire. Souhaitons lui bonne réussite dans cette entreprise humaine ! ❤️

Elle a déjà pu ouvrir 2 bibliothèques au Cameroun, je salue son engagement. 🙇🏻‍♀️

Que lui souhaiter ? De gagner le Prix roman Fnac de cette année ! 🤞🏻

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