C’est le premier livre de Véronique Olmi que je lis, grâce au Jury Prix du roman Fnac auquel j’ai la chance de participer cette année. Et c’est une belle découverte. Ce roman sort aujourd’hui.

L’histoire :

Il s’agit plutôt de deux grands pans de vie, presque deux histoires.

On fait connaissance avec Ben, un jeune homme charismatique de 23 ans au début du roman. Il est grand, il est beau, il est généreux, et il voudrait un autre monde. Il milite sur des chantiers d’autoroute, dans des champs qui pourraient devenir des aéroports, mais toujours de façon non violente.

Il dort très peu, quasiment par micro-siestes, ce qui lui est très utile, vu son caractère et son engagement.

« On leur voulait d’être l’avenir. De menacer l’agencement d’un système rentable. »

Il cherche à retrouver son demi-frère Jimmy, 10 ans, qu’il n’a pas vu depuis 3 ans, car il a appris que la famille d’accueil dans laquelle il était depuis quelques mois, après le départ de chez son père Fred, alcoolique, l’avait remis au foyer d’accueil.

Il le retrouve, et pour cela devient vigile de nuit puis de jour, dans un foyer d’enfants de 3 ans à l’adolescence. Il découvre qu’il aime vraiment leur venir en aide. Les nuits sont courtes, mais ça lui va, il veille sur eux. 🔦

Ben est un personnage que j’ai beaucoup aimé. Jeune mais déjà très mature, rassurant, sur qui on peut compter alors que lui en doute, fonceur mais dans le même temps réfléchi… un gars qu’on a envie de suivre.

33 ans…

Puis on le retrouve 10 ans plus tard, à 33 ans. D’où cette impression de 2nde partie, qui m’a quelque peu étonnée, sur le moment. L’autrice n’a pas cédé à cette facilité de poursuivre indéfiniment une histoire (très juste, au demeurant, comme vous le découvrirez), c’est un style, je le savoure.

Ben a monté une organisation avec un ami, pour placer les jeunes majeurs après leur sortie de foyer. Et, apportant des médicaments pour un convoi humanitaire vers l’Ukraine, sur un étonnant coup de tête (étonnant pour moi, mais commençant à connaître Ben, pas pour lui 😉), il prend le bus, et part aider ce pays qui vient de se faire envahir !

Ni bénévole, ni journaliste, ni médecin, tout le monde est surpris de le voir là, mais tous les bras et les bonnes volontés sont à prendre.

Ici, changement d’ambiance et de temps, l’ambiance des pays en guerre, et les dialogues entre les jeunes Ukrainiens et Ben m’ont « éclairée ». On ne se rend jamais assez compte de la chance qu’on a.

On dirait que Véronique Olmi est entrée en Ukraine, a discuté avec des gens de tous les âges, de toutes les conditions, a rencontré des soldats, a compris le mal, c’est très déstabilisant. J’y étais un peu, et c’est bien anxiogène.

« Il est venu ici pour vérifier qu’il était vivant. »

Et puis il y a Anna, son amoureuse, par intermittence. Une belle personne, un beau personnage, qui le suivra de loin, l’attendra patiemment, avec détermination et courage. ❤️

Les enfants :

Ce sont eux les vrais héros du roman ! Des présences solaires et lumineuses comme savent l’être les gamins ! 🌞

Dans le « Bureau d’éclaircissement des destins » de Gaëlle Nohant, j’avais compris ce qu’on ne nous apprenait pas dans les livres d’histoire, à savoir que 200 000 enfants polonais avaient été déportés vers des familles aryennes pour adoption… sauf qu’ils avaient des parents ! J’apprends ici qu’il y avait également 300 000 enfants d’autres pays occupés, et que Poutine, comme tous les envahisseurs, continue sur cette lancée avec les enfants Ukrainiens !

Un beau roman, un héros, puisqu’on peut l’appeler comme cela, imposant, un style, me voilà fan de Véronique Olmi.

Je sais déjà que le prochain livre d’elle sera Bakhita, que j’ai trouvé chez un bouquiniste récemment. L’avez-vous lu ?

(La photo de couverture est un vitrail de l’église d’Oradour-sur-Glane)