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Ce livre est d’autant plus une belle surprise, un cadeau d’une boite à livres, tout de suite commencé alors que me tombait dessus une panne de lecture, que l’autrice, Marie-Hélène Lafon, m’intriguait, lorsque je la voyais parler à la Grande librairie.
Pour ne pas dire qu’elle me rappelait une certaine tante habitée, exaltée, légèrement excentrique, et que je ne savais pas si sa littérature pouvait me plaire. 😉
J’ai découvert une langue sensuelle, une œuvre où l’odorat a une belle place, ainsi que les sons et les couleurs.
L’histoire :
Pour une fois, la 4ème de couverture est évasive, et je vais essayer de ne rien déflorer !
C’est un récit qui trouve place entre 1908 et 2008, qui raconte l’histoire de plusieurs personnages masculins d’une même famille élargie, et on fait des allers-retours réguliers d’une époque à l’autre.
Dis comme ça on pourrait penser au récent roman de Anne-Laure Bondoux, Nous traverserons des orages, d’autant que cela se passe également dans un milieu rural, ici entre le Cantal et le Lot, mais les deux styles et la narration sont très différents.

Armand va bientôt avoir 5 ans, il a un jumeau Paul, mais qu’il aime moins que Gabriel leur petit frère, et il est amoureux de la jeune bonne, Antoinette. Et même si dit comme ça cela paraît enfantin, toute l’histoire de la famille va reposer sur la vie de ce petit Armand. 👦🏻
Au deuxième chapitre on retrouve justement Paul, au lycée, un garçon très vivant, brillant et débrouillard, qui va ni plus ni moins qu’essayer de séduire l’infirmière du lycée qui a 16 ans de plus que lui ! 😀 Un garçon qui sait ce qu’il veut…
On fera ensuite connaissance avec André, le personnage principal de ce roman, son fils, « le fils ». Sa vie entre sa mère très peu présente, habitant à Paris, sa tante qui l’a élevé à la campagne, et les secrets de famille. 🗝️
Le style Lafon :
J’ai pensé à Proust, pour le peu que j’en ai lu pour l’instant, en lisant cette Histoire du fils, par rapport à l’évocation d’une certaine province, mais aussi de la nature et des sensations qu’elle peut offrir ; pour ceux que Proust pourrait rebuter, aucun rapport pour la longueur des phrases, car chez Lafon, en tout cas dans ce roman, elles sont plutôt courtes et percutantes.
Il y a vraiment une sensualité de la langue, belle, et l’autrice cherche à décrire le plus soigneusement possible ses personnages.
« Elle parlait souvent avec des images qui ne se comprenaient pas tout à fait du premier coup mais se plantaient dans l’os et y restaient. »
C’est un roman court, découpé régulièrement, raconté par différents personnages.
J’ai beaucoup aimé ces derniers, comme Gabrielle, femme libre pour son époque, André et sa femme pour leur joie de vivre malgré les épreuves, et Hélène la tante d’André, une femme d’une grande générosité, droite, douce, sachant aimer et rassembler.
C’est un roman sur la filiation, sur la maternité, sur les secrets de famille qui empoisonnent toujours, ou encore sur le renoncement.
Voilà je suis mordue, au prochain passage de Marie-Hélène Lafon sur le plateau de La Grande Librairie, je ne la considérerai plus de la même façon, d’autant qu’il m’est revenu que dans ses romans elle mettait souvent en scène le Cantal, son département de naissance et de cœur, et ses habitants. 😉

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