J’ai aimé les histoires des deux autres romans de Miguel Bonnefoy que j’ai déjà lus, mais je les oublie assez vite.
Pour L’inventeur, j’ai espoir que le héros, qui sans être flamboyant, a un destin extraordinaire, ancre son histoire dans ma mémoire. 😉😊
Son parcours :
Augustin Mouchot est un personnage étrange. Son début de vie n’est pas sans me rappeler celui de Jean-Baptiste Grenouille, dans Le Parfum.
Né entre deux travaux de sa mère, au fin fond d’un atelier de serrurerie, d’un jet, sans tambour ni trompettes, il est prédestiné à une vie de labeur simple, mais l’histoire et le hasard en décident autrement, après une enfance maladive, vieux avant même d’être jeune.
Professeur de maths sans ambition particulière, il « découvre » l’énergie solaire à la faveur de l’ébullition d’eau dans des cloches de ventouses exposées au soleil, placées près de miroirs, ventouses destinées avant tout à lui faire passer une congestion pulmonaire, lui toujours si chétif et malade.
» La concentration pratique de l’énergie solaire venait d’être découverte. »

A une époque où le tout-charbon est roi, il a tout à gagner avec sa découverte… ou tout à perdre !
Il trouvera sur son passage nombre d’hommes qui la trouvent géniale, et qui voudront s’en servir pour eux-mêmes, devenant des mécènes, des aides ou des intermédiaires entre lui, l’Empereur ou l’Académie.
C’est un roman aussi bien historique que scientifique, mais pour moi, le plus intéressant fut de suivre la vie simple de ce bonhomme, amoureux du soleil, le cherchant depuis Paris en passant par le sud, et l’Algérie. ☀️🌞
Le style Bonnefoy :
De nuages en éclaircies, Mouchot améliorera son système, mais de façon laborieuse.
Ce rythme m’a fait un peu peiner, mais j’ai aimé la liberté du personnage, sa grande persévérance, son jusque-boutisme.
J’ai apprécié les rares personnages secondaires féminins, à qui l’auteur donne à chaque fois un passé et même un futur.
J’aime le style et son côté picaresque, d’où le rappel au Parfum.
Cette période du milieu à la fin du 19ème siècle, convient bien à son style, permettant de mettre en scène des destins originaux, avec l’explosion des sciences, de l’industrie, de la psychanalyse, des grandes expositions, explorations et découvertes.
Je garderai donc cette fois-ci le souvenir d’une époque, d’un personnage et d’un destin somme toute… contrarié ! 😉
(Photo prise lors du dernier festival Architectures vives à Montpellier)
Editions Payot & Rivages. 208 pages. 2022

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