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Mais qui est donc ce major qui parlait trop ? Un vieux monsieur du nom de Palgrave, typique spécimen d’une époque anglaise, où les majors, colonels, lieutenants généraux, étaient envoyés aux Indes, ou en Afrique.
Il en fleurit tout un bouquet dans les Agatha Christie, qui revenant en Angleterre à partir d’un certain âge, souvent veufs, ont tendance à radoter et à raconter en permanence leurs vieilles histoires ! 👨🏻🦳
Et le major Palgrave, a tendance aussi à se vanter d’avoir connu des assassins… quand il ne se targue pas d’avoir carrément la photo de l’un d’entre eux sur lui !
Miss Marple l’a rencontré lors d’un séjour extrêmement rare en dehors de son petit village de St-Mary-Mead, aux Antilles, où son neveu Raymond l’a invitée pour se distraire et se remettre d’une mauvaise pneumonie. Elle loge alors dans un bel hôtel, avec une belle société anglaise ou américaine.
Si vous n’êtes pas familiers de cette honorable vieille dame, sachez qu’elle sait résoudre des enquêtes rien qu’en comparant les personnes qu’elle rencontre avec des gens de son petit village.

Mais Jane Marple ayant un certain âge, a déjà fort souvent rencontré des messieurs dans ce style, et n’écoute plus leur discours que d’une oreille discrète tout en faisant son tricot…
» Miss Marple se trouvait là aussi. Comme d’habitude, assise, elle tricotait, prêtant l’oreille à tout ce qu’on disait, et de temps à autre, se joignait à la conversation. Lorsqu’elle le faisait, tout le monde s’en montrait surpris parce que le plus souvent on oubliait sa présence. »
Malheureusement le lendemain de cette rencontre avec Palgrave, on le retrouve mort, probablement parce que ses médicaments contre la tension n’ont pas fait bon ménage avec la quantité d’alcool qu’il ingère pendant ses vacances ! 🍾
Sauf évidemment que si Miss Marple est là, c’est qu’il y a un crime à résoudre, et elle se doute très vite que le major n’avait peut-être pas de problème de tension…
Miss Marple :
J’aime de plus en plus dans mes lectures d’Agatha Christie cette héroïne, d’autant que je me lasse d’Hercule Poirot. Elle est vive, sage et intelligente.
Le style est évidemment bien victorien, très poli, mais cela n’empêche pas l’humour et la sagacité.
J’aime bien les personnages d’une autre époque, et particulièrement le vieux monsieur handicapé d’une insolence folle ! Ce sera son compère dans la découverte du meurtrier.
Du pur Agatha Christie, du pur cosy mystery, et ça fait du bien, on sait où on met les pieds ! 😀
J’ai été par-contre très étonnée d’y découvrir pour la première fois quelques lignes très personnelles sur Miss Marple :
« Ces racontars reportèrent Miss Marple bien loin en arrière. Elle se souvint de ce jeune homme rencontré à une partie de croquet. Il semblait si gentil, si gai – presque bohème. D’une façon tout à fait inattendue, il plut beaucoup à son père. La maison lui fut ouverte et c’est alors que Miss Marple découvrit qu’il était somme toute fort ennuyeux. »
Un bon Agatha Christie pour commencer si on ne connaît pas, pas trop alambiqué, avec un beau décor ensoleillé, et une héroïne agréable et humble.
Editions du Masque. 185 pages. 1995
(Photo de couv : un coucher de soleil dans les Landes, en juin)

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