Chronique lecture : Les yeux de Mona de Thomas Schlesser

Chronique lecture : Les yeux de Mona de Thomas Schlesser

Note : 3.5 sur 5.

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Je n’ai pas pu écouter d’une traite « Les yeux de Mona » qui fait partie de mon jury Audiolib cette année, car c’est plutôt… copieux, mais c’est intéressant !

J’ai donc intercalé ça et là des romans au milieu de mon écoute, et je pense que même si vous le lisez en livre papier, il vous faudra aussi un peu de temps.

Oui c’est bien un roman, mais la moitié du livre est aussi un livre sur l’art. 🎨🖼️

La proposition du grand-père :

L’histoire qui s’imbrique entre les cours d’histoire de l’art, est celle de Mona, 10 ans, qui a eu un épisode de cécité d’à peu près une heure, et qui va donc être très surveillée pour cela par ses parents, son médecin, et son grand-père adoré, son Dadé, un bel octogénaire séduisant, ancien reporter.

Ce dernier, plutôt que de l’emmener chez le pédopsychiatre, lui propose, à l’insu de ses parents, d’aller voir tous les mercredis une œuvre et une seule, dans trois grands musées parisiens : le Louvre, Orsay et Beaubourg. Et ce, pendant 52 semaines. Il a envie que sa petite-fille s’imprègne du « beau », avant, peut-être, de sombrer dans les ténèbres. 😔

Mona devra prendre une dizaine de minutes ou plus, si elle veut, pour contempler une œuvre, avant que son grand-père, Henry de son vrai prénom, un homme érudit au possible, parfois professoral, ne lui explique la vie de l’artiste (peintures, sculptures ou installations), ce qu’il a voulu représenter et comment, l’époque, et regarde le tableau avec elle.

Et Mona de reformuler avec ses mots, de reposer les questions, de tenter des éclairages à elle, ce que j’ai trouvé bien vu de la part de Thomas Schlesser. D’ailleurs Mona a une jolie particularité de langage, qui vous sera révélée à la fin.

Par la voix/voie de Mona :

C’était donc une bonne idée de l’auteur de faire passer par la voix d’une fillette de 10 puis 11 ans, questionnements, réactions et réflexions sur les tableaux, mais je pense qu’il lui a prêté une trop grande culture et surtout une trop grande intelligence !
On est parfois à la limite du singe savant… surtout au début, car ensuite, je m’y suis habituée.

Son grand-père lui donne des informations à mon avis beaucoup trop détaillées, mais ne dit-on pas que les enfants sont des éponges et qu’ils en retiendront toujours quelque chose ? Moi j’ai eu parfois l’impression d’être en cours ! 🤭🧑🏻‍🏫
Le style m’a paru un peu pompeux, mais ça va bien avec l’érudition du grand-père. 😉

Chacun jugera en fonction de sa connaissance de l’art, du fait d’être parents et/ou grands-parents, mais au final c’est nous qui apprenons plein de choses !

On aurait pu d’ailleurs appeler ce roman Le monde de Mona, en rapport avec Le monde de Sophie, car il y a aussi des concepts philosophiques expliqués à une petite fille.

La vie de Mona, en-dehors des musées !

Donc l’autre moitié du roman, ce sont les soins apportés à Mona, le travail commun avec son médecin, sa vie de petite fille avec sa maman Camille et son papa Paul, brocanteur à la limite du dépôt de bilan, ses amies de l’école.
Et puis plane sur le roman le fantôme de sa grand-mère Colette, morte quand Mona avait 3 ans.

J’ai trouvé belle l’histoire de Mona, et j’ai beaucoup aimé cette petite fille.

Voir les œuvres : (au musée, le top ! 😉)

Récemment j’ai pu écouter Perspective(s) qui traitait de l’art à Florence à la Renaissance, et pour s’y retrouver dans les nombreux personnages, on pouvait télécharger sur le site d’Audiolib, un appendice.
Il aurait été agréable que ce soit de même pour toutes les œuvres citées dans Les yeux de Mona, mais j’imagine que les reproductions ne sont pas autorisées aussi facilement.

Lorsque Thomas Schlesser a été invité à La Grande Librairie j’ai fait une copie d’écran, je vous la livre, on verra si je me fais taper sur les doigts ! 😉 Pour ma part j’ai emprunté le livre à la médiathèque, en parallèle de mon écoute, pour pouvoir voir chacune des œuvres.

Je prends toujours des notes quand j’écoute un livre audio et surtout évidemment quand c’est pour une chronique et/ou pour un travail de jurée.
Pour « Les yeux de Mona », j’ai pris plein de notes sur les œuvres, espérons que je les relise, mais le simple fait d’avoir regardé ces tableaux et autres, m’a fait du bien.

La forme :

La voix de François Cognard m’a beaucoup plu, mais comme souvent je suis passée en vitesse 1,25 dès le début. Puis en 1.5 sans difficulté après une moitié de livre, car j’avais quand même envie qu’on avance ! 🤭

Ce comédien a su bien me faire croire qu’un grand-père parlait avec sa petite fille, et au moins la voix de Mona n’était pas agaçante ! 😊

Pour la forme générale, un tableau = un chapitre, avec une phrase pour l’éclairer.

Bref je pense que c’est un livre bien écrit, à reprendre en livre papier, pour redétailler une œuvre de temps en temps. Et même si je n’ai pas tout mémorisé, je veux bien faire le tour des musées avec Thomas Schlesser ! 😀🖼️

Editions Albin-Michel. 496 pages. 2024

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