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Avec eux, je suis entre de bonnes mains ! Anne-Laure Bondoux et Jean-Claude Mourlevat sont deux auteurs que j’apprécie séparément, et quand ils écrivent à quatre mains, c’est pour moi un bon moment de lecture qui s’annonce.
Il y a 3 ou 4 ans, j’avais lu et donc apprécié « Et je danse, aussi« , et trouvant « Oh happy day » pour 1€ chez Gibert (oui…), qui en est la suite, je me suis demandée si je devais relire le 1er, plus très frais dans ma mémoire, sauf pour la forme : un roman épistolaire, les courriers étant remplacés par des mails. Pas la peine !
Pour le plaisir de retrouver Adeline et Pierre-Marie, pourquoi pas, mais pour la compréhension de l’histoire présente, le livre se suffit à lui-même.
L’histoire :
Puisque c’est écrit sur la 4ème de couverture, on sait que les 2 protagonistes, amoureux des mots – Pierre-Marie Sotto est écrivain et a même obtenu un Goncourt, et Adeline Parmelan est une de ses fans – et amoureux tout court dans le 1er roman, sont séparés depuis 4 ans. 💔
On les retrouve donc dans des vies très différentes, elle nouvelle épouse d’un homme de 15 ans plus jeune qu’elle, Ben, et lui en panne d’écriture, cherchant à remettre la main sur un certain carnet noir, dans lequel il aurait consigné une idée pour un nouveau roman, idée qui lui échappe… il fait donc appel à la gentillesse d’Adeline, en la recontactant après 4 ans de silence, prenant sur lui, pour lui demander si elle n’aurait pas emporté le carnet, lors de son départ. 📓
Adeline, s’envole au début du roman pour Toronto, avec Ben, natif de là-bas, pour une nouvelle vie. Et dans ses bagages, oui il y a bien le fameux carnet, dans lequel elle a trouvé l’idée de Sotto, qui l’a d’abord dévastée, puis qu’elle a trouvée bonne, au point de s’en emparer…
De fil en aiguille, sans rien lui dévoiler pourtant, une correspondance à distance va se remettre en route entre eux deux. Juste ça ?! 😉 Non, car on comprendra vite que Ben, le mari si gentil en France se révèle violent et manipulateur une fois Adeline installée dans la maison familiale au Canada, quand elle aura perdu ses repères et habitudes. Pierre-Marie va se révéler être un ami sur qui on peut compter, malgré l’éloignement.
Il faudra bien, à un moment, qu’ils échangent à propos de ce calepin, et de l’idée en fuite…
Les personnages :
J’ai été immergée dans cette histoire toute une petite journée, j’ai eu l’impression de retrouver des copains, entre la Drôme et le Canada.
J’ai un faible pour Adeline, 49 ans, grande, se trouvant grosse, avec ses plaies à panser, vive, douce, gentille, amoureuse, merveilleusement spontanée, et libre.
J’aime bien Pierre-Marie, 67 ans, en panne d’écriture depuis 10 ans, volontiers chevalier-servant, charmeur et élégant, encore amoureux d’Adeline, cherchant toujours à rester optimiste.

Père et grand-père plusieurs fois, ex-mari de 4 femmes, il aime les tribus, qu’il accueille volontiers dans sa nouvelle maison drômoise. Mais on le trouve dans ce 2nde tome, abîmé par le décès d’un proche.
Dans ce volume, mention spéciale à Max, ami depuis la 5ème de Sotto, qui prendra de sacrés risques pour défendre Adeline.
Le style épistolaire essentiellement repris ici, donne un bon dynamisme, les réponses de l’autre apportant aux questions de l’un et nous menant aisément tout au long de l’histoire. Y compris les brouillons jamais envoyés, bonne idée des auteurs pour rendre les sentiments des deux protagonistes principaux. 📧
Bondoux et Mourlevat manient parfaitement le quatre mains, alors que ce ne doit pas être si facile que ça en a l’air à la lecture. Comment ça se passe ? Est-ce qu’un auteur s’empare d’un personnage, est ce que ça change à chaque chapitre ? J’espère pouvoir leur demander un jour. 😊
Une belle histoire d’amour, de rencontres, d’écriture, qui confirme que j’apprécie ces deux écrivains, et leurs personnages.
Pourquoi je ne mets pas un coup de cœur, alors ? Pour laisser un tout petit espace entre le 1er volume adoré et celui-ci, bien aimé. 😉
Editions Fleuve. 336 pages. 2020

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