Chronique lecture ❤️: Le bureau d’éclaircissement des destins de Gaëlle Nohant

Chronique lecture ❤️: Le bureau d’éclaircissement des destins de Gaëlle Nohant

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Je sors émue de ce 2nd livre offert par le Livre de poche, pour le Jury Magasins U dont je fais partie cette année. Il sortira en poche fin février.

Autant le titre onirique pouvait donner le change quant à l’intention de l’autrice Gaëlle Nohant, que je découvre, autant les photos et matricules sur la couverture du livre de poche ne laissent pas beaucoup de place au doute. Je savais avant de commencer qu’on allait s’enfoncer dans la période nazie, mais vue depuis aujourd’hui.

J’ai toujours beaucoup de mal à me mettre dans ce genre de romans, car j’ai peur d’être toujours trop chamboulée, mais est-ce une excuse pour ne pas s’y mettre, bien sûr que non !

Là, je me suis sentie accompagnée par les lecteurs du prix, je ne lisais pas seule.
Ceci dit ce livre ayant déjà eu le Grand prix RTL/Lire magazine en 2023, nul doute qu’il était connu ! Moi je découvre tout. 😊

L’histoire :

Elle se passe en 2016.
Irène fait partie de l’ITS, l’International tracing service, et travaille aux archives de ce centre allemand qui rend aux héritiers des objets ou lettres que tous les morts et déportés de la 2nde GM ont laissé derrière eux, souvent en partant vers une « destination inconnue »… les camps de concentration.

Irène tente, et y arrive parfois, de faire parvenir jusqu’aux descendants, un message, à travers des témoignages, une poupée, un médaillon, et même de rassembler des personnes, autour de la mémoire du défunt.

On suivra avec elle plus particulièrement les destins de Wita, jeune femme arrachée à son enfant, mais courageuse et combative, Lazar, homme qu’Irène découvre et suit, car il a donné une peluche à un enfant recueilli par Wita dans les camps, Karl, polonais, mais arraché à ses parents pour faire partie du programme de germanisation, et adopté par un couple d’allemands. Et puis Eva, entrée à 17 ans, seule sans plus aucune famille, dans le service, qui deviendra la cheffe tant aimée, d’Irène.

On accompagnera aussi Agata, Elvire ou Rudi, leur famille, qu’ils n’ont jamais pu connaître.

Pour moi ce sont dorénavant des personnes à part entière. Tout autant que ces petits-enfants, nièces et neveux qu’elle imagine, et à qui l’autrice donne vie de façon si lumineuse.

Même si l’histoire est romancée, l’autrice a fait un gros travail de recherches. Wita, Lazar, Eva, Karl auraient pu existé, les personnages sont probablement les dignes représentants de gens qui ont vécu toute cette horreur et qui sont morts de façon si atroce, inconcevable, inimaginable, dépassant même l’entendement, pour nous, « depuis » 2024. Même si de nos jours, c’est encore la guerre un peu partout dans le monde. 😥

Mais Irène est aussi la maman anxieuse d’un jeune homme de 20 ans, étudiant, Hanno et l’ex-femme de Wilhem, plus âgé qu’elle, qui ne s’est pas beaucoup posé de questions sur la « position » au sens propre comme au figuré, de son père pendant la guerre…

L’écriture m’a embarquée, je n’ai pas vu passer les 420 pages, j’étais pleinement avec Irène, je cherchais avec elle, je voyageais avec elle, je vivais avec elle.

C’est un roman chaleureux, généreux, porté par une écriture limpide, une héroïne courageuse, humaine, dévouée corps et âme à sa mission, suivie par toute une équipe motivée.

Et Irène m’a tenue la main, tout au long du roman,  pour ne pas me laisser seule avec toute cette noirceur, pendant les recherches ou les visites de Treblinka, de Ravensbrück. Merci Gaëlle Nohant !

(Photo prise devant l’Orangerie du Jardin des plantes de Montpellier, un lumineux jour de janvier)

(Exemplaire offert par l’éditeur)

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