Chronique lecture : Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon de Jean-Paul Dubois

Chronique lecture : Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon de Jean-Paul Dubois

Podcast de l’article ici 👇🏻

En vacances dans le Nord chez mon beau-père, je lui ai emprunté ce bouquin, car Goncourt ou pas, j’aime bien Jean-Paul Dubois.

Je trouve que c’est un auteur qui relate merveilleusement les relations entre les gens, surtout dans les familles, il leur donne une vraie consistance, et il m’embarque toujours dans son univers.
Son style peut être parfois un peu lent, mais sans longueurs pour autant, vous voyez la différence ? 😉

L’histoire :

On fait connaissance au début du roman avec Paul Hansen, qui est en détention depuis 2 ans dans une prison de Montréal, nous sommes en 2010.

On n’apprendra qu’à la toute fin, la raison de son incarcération, mais on comprend très vite qu’il est seul dans sa vie, car tout le monde autour de lui est décédé. Ses parents, sa femme pilote de petits avions, et sa chienne qu’il adorait. 🛫🐶
Il les convoque régulièrement dans son esprit tous les soirs, pour réussir à supporter cette prison miteuse.

Seul point positif, son colocataire, si je puis dire, Patrick Horton, Hells Angel, est un personnage, et Dubois lui a donné magnifiquement vie.
Grand molosse à qui on ne peut pas couper les cheveux sans qu’il tombe dans les pommes, ne rêvant que de sa moto, aimant dessiner naïvement, j’ai vraiment apprécié ce personnage.

En parallèle de cette vie en prison, Paul nous relate sa vie à lui, dans un bel équilibre entre les deux parties, la forme est fluide.

Né à Toulouse d’un père danois, pasteur, et d’une mère magnifique qui tient le cinéma que ses parents avaient créé, il est fils unique.

Il nous raconte sa vie entre ses parents vraiment très différents l’un de l’autre, et je me suis laissée bercer par ses voyages trop rares dans la famille de son père au Danemark, par la vie du petit cinéma de quartier jusqu’à ce jour où il accueille des films porno comme « Gorge profonde », (moment étonnant !), de ses études ratées, pour finalement réussir de fil en aiguille à devenir l’intendant d’une grande copropriété d’une soixantaine d’appartements.

Il avait décidé de suivre son père au Canada au moment du divorce de ses parents, et c’est là qu’il habite.
J’ai d’ailleurs apprécié le personnage de Johanes, le père, beau grand danois, pasteur à la foi défaillante, bourré de failles, homme doux et dévoué à ses ouailles.

Superintendant, c’est autre chose qu’un concierge en France, c’est un gros boulot de chef d’entreprise. Et Paul y met du cœur car les résidents sont des personnes essentiellement à la retraite. Par humanité, il va leur tenir la main quand elles ont le moral en berne, leur répare plein de petites choses à la maison, et pour tout cela il n’est pas payé. Bref ,c’est quelqu’un qui a grand cœur.

Mais un nouveau gérant arrive dans l’immeuble et tout va être bousculé… heureusement, jusqu’au bout son ami Kieran Read, un des copropriétaires de l’immeuble, l’assistera.

Il y a quelques pages amusantes sur l’histoire et le fonctionnement de l’orgue Hammond, que mon chéri musicien a appréciées ! 🎹

C’est une écriture belle, souple, qui raconte l’histoire d’un homme entier, patient et généreux jusqu’à ce qu’on le cherche vraiment trop, éternel amoureux de sa femme, même après le décès de celle-ci. Un univers intime, raconté par Paul lui-même.

Vous lisez Dubois, vous ?

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