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J’avais déjà vu passer ce livre plusieurs fois sans m’être particulièrement penchée sur l’histoire.

Erreur réparée grâce à la librairie du Centre de mémoire d’Oradour-sur-Glane, où les livres, bien choisis, permettent de comprendre un peu mieux certains pans de la 2nde Guerre mondiale et tout ce qui s’en approche, comme le nazisme.

Bon, on était donc dans un thème de mémoire, et maintenant que j’ai lu cette nouvelle, j’en ai froid dans le dos… elle a été écrite en 1938 ! (En France le livre a été traduit en 1999.)

L’histoire :

Max et Martin sont amis depuis longtemps et tiennent ensemble une galerie d’art à San Francisco. Martin décide de repartir en Allemagne avec sa famille, on est en 1932. Max reste aux USA, il y est heureux… et il fait bien, car il est juif.

Cette nouvelle est un échange de courriers entre eux deux. Pour les affaires, pour prendre des nouvelles, pour maintenir le lien transatlantique.

L’autrice confie que son histoire serait fondée sur quelques lettres réellement écrites. Il n’en reste pas moins qu’avec une économie de mots, un réel talent, Kressmann Taylor comme on l’a longtemps nommée, nous fait comprendre vite, en peu de lettres, ce qui se passe en Allemagne en 1933, l’avènement d’Hitler et du nazisme, et le basculement de Martin dans un aveuglement idéologique mortifère.

Il m’a semblé entrevoir une fin, elle est toute autre… je sors de cette courte lecture soufflée !
Et encore plus parce que cette écrivaine américaine a essayé d’alerter sur ce qui se passait en Europe, sans avoir été entendue.

Courte introduction de Whit Burnett, directeur de Story magazine et rapide postface de Nancy Huston, intéressantes et nécessaires.

Prenez 30mn et plongez-vous dans cette page d’histoire magistrale ! Si vous l’avez lu, avez-vous été autant marqués que moi ?