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Ah ça, depuis quelques mois, ou quelques années, ou la Covid (au choix !), des livres avec en titre « la bibliothèque, la librairie, le restaurant, la papeterie, le magasin, la pâtisserie ou le café » déferlent, précisément sur les étals de nos librairies ! Toute une ville est convoquée dans nos lectures, est-ce ce dont on a besoin, d’un peu plus de proximité ? Je ne saurais dire.

Ceci dit cette bibliothèque-là n’est pas exactement celle qu’on imagine. D’une taille moyenne, on en parcourt peu les rayons. Elle est sise dans un coin de ce qui s’appelle un centre social au Japon, centre collé à une école maternelle.

Je rapproche un peu ce centre social d’une « Maison pour tous » comme on les appelle à Montpellier, à savoir des endroits gérés par la Mairie, où vous pouvez venir prendre des cours gratuitement, mais sur inscription. Ici, aussi bien de l’Ikebana, l’art floral japonais, que des cours d’informatique ou encore des animations pour les enfants.

Mais ce n’est pas tant la bibliothèque de ce centre, qui nous intéresse, que la bibliothécaire, Sayuri Komachi.
Faut-il voir dans le gros chat blanc ronronnant de la jolie couverture pastel « kawai », une allégorie de cette imposante dame, habillée tout en blanc des pieds à la tête, avec une broche garnie de fleurs blanches dans le chignon, attendant les lecteurs, en faisant du travail à l’aiguille ?

Assez nonchalante, parfois laconique, parfois presque enfantine, mais toujours concise dans ses réponses, c’est un « drôle » de personnage !

On apprendra peu de choses d’elle, elle n’est pas comme un personnage central du livre, mais c’est tout de même, d’une histoire à l’autre, l’instigatrice de changements ténus chez les gens qui la rencontrent.
C’est un roman choral, un chapitre correspond à une personne, tous vivant dans l’arrondissement du centre social, dont ils dépendent.
Parfois un personnage est cité à nouveau dans le chapitre correspondant à un autre, ce qui nous permet d’avoir de ses nouvelles. 😊

Ce que j’aime avec les auteurs nippons, et en ce moment je lis quelques autrices japonaises, c’est qu’elles nous racontent la « vraie » vie, enfin il me semble, au Japon.

Rien d’extravagant donc, mais par contre on y trouve beaucoup de poésie.

Chacune des personnes dans ce livre est différente : une jeune vendeuse dans un grand magasin de 21 ans, un jeune chômeur de 30 ans qui a un don pour les dessins, ayant fait les Beaux-Arts, ou un tout jeune retraité de 65 ans par exemple.
Ils sont dirigés pour des raisons différentes vers le centre, et immanquablement prennent les conseils de la bibliothécaire pour emprunter des livres sur la discipline choisie, par exemple le jeu de go ou l’informatique.

A la toute fin du court entretien avec Mme Komachi, elle leur donne une feuille sur lequel il y a 2 ou 3 noms de volumes en rapport avec ce qu’ils cherchent, ainsi que la référence d’un volume complètement décalé par-rapport à eux et à leur recherche !

Mais peut-être pas si décalée avec un de leurs rêves…

Par exemple pour la première jeune fille, un livre de contes qu’elle adorait quand elle était petite, va lui ouvrir les yeux sur un des aspects de son caractère, mais je ne dévoilerai rien !😉

Et pour moi, c’est là que se place un des intérêts du roman. Les changements ne seront ni spectaculaires ni radicaux, mais tout en douceur. Juste de petits changements, des réflexions sur les vies et c’est apaisant, doux, et intéressant.

Les personnages sont vifs et attachants, même si chacun n’est décrit que sur une cinquantaine de pages, mais on a le temps de réfléchir sur des aspects de sa propre vie.

Mais si vous cherchez des histoires de grands changements de vie, avec des listes de livres à rallonges provenant de cette bibliothèque, que vous-même vous pourriez lire, passez votre chemin ! 🚶🏽‍♀️🚶🏽‍♂️

Michiko Aoyama vient de lancer « Un jeudi saveur chocolat », je sais que je vais le lire prochainement, j’ai aimé son écriture et son style.

Et vous les amis avez-vous lu la bibliothèque des rêves secrets ? 📚