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Je fais partie depuis mars 2021 d’un réseau social de lecteurs qui s’appelle Babelio. Vous m’y retrouverez sous le pseudo « danslabibliothequedanne ».
Vous pouvez tous le consulter pour avoir des avis sur des livres, mais en s’inscrivant, on peut ensuite échanger des infos avec d’autres lecteurs, se donner plein d’envies mutuelles de lectures, et pour ma part je l’avais d’abord téléchargé pour pouvoir consigner là tous les livres que j’ai lus… ou que j’aimerais lire !
C’était déjà chouette en soi, mais j’ai eu la magnifique surprise de découvrir que Babelio organisait régulièrement de petits concours, sur un simple tirage au sort, nommés « Masse critique ». À chaque fois le thème est différent : la rentrée littéraire, les BD, la littérature jeunesse, et cette fois-ci « Mauvais genre », c’est-à-dire plutôt polar.
Les éditeurs offrent 1 livre, et notre contribution, c’est qu’il faut le critiquer dans les 30 jours. J’ai de la chance, je participe à chaque fois, et je gagne souvent.
Comment j’ai découvert ce livre :
Et là non seulement j’ai gagné un livre dans cette série polar, mais en plus je l’ai reçu en livre audio. Je vous parle ici sur le blog de mon amour pour les livres audio, mais vous voyez que j’étais dans de bonnes dispositions pour écouter ce bouquin.
Les refuges de Jérôme Loubry est un livre de 2019 de chez Calmann-Lévy mais qui a été enregistré très récemment par Audiolib. Là c’est le moment où je les remercie à nouveau pour ce cadeau. Et d’ailleurs je tiens aussi à remercier le comédien Yann Sundberg, à la voix fort agréable.
Ma première impression :
Je commence donc à écouter mon livre audio. Et je dois avouer que rarement j’ai été aussi surprise par un livre. Pourquoi surprise ?
Parce que ça ne s’est pas bien passé au début. Mais tellement pas bien, que si je n’avais pas eu à critiquer pour « Masse critique », je crois que j’aurais laissé tomber ma lecture ! J’en ai des frissons rien que de penser ça. Parce que je l’ai adoré, au final ! ❤
Ce qui m’a gênée sur la forme au début, c’est que j’ai eu l’impression d’être en face d’un auteur qui sortait d’un atelier d’écriture, et pourtant je n’en ai jamais fait partie, mais l’écriture me paraissait super scolaire, je voyais toutes les ficelles, il y avait trop de descriptions de nature type « la lune luisait dans la mare comme un reflet d’argent », j’exagère un peu, mais c’était dans ce style. Et surtout, il y en avait beaucoup, j’ai levé les yeux au ciel quelques fois ! 🙄 C’est évidemment un ressenti très personnel. Et surtout, ce n’était que pour un temps…
Allez, je vous parle de l’histoire, maintenant.
Un psychiatre qui donne des cours à la fac, vient proposer à ses étudiants un cas pratique. Il leur dit qu’il va leur parler du refuge Sandrine, car ce mot, refuge, est plus à prendre au sens figuré qu’au sens propre, c’est ce qui fera tout le sel du livre… Ce n’est pas la peine de chercher sur internet la solution en attendant la fin de son histoire, les prévient-il, ils ne la trouveront pas. Un vrai cas pratique pour les obliger à réfléchir. Et c’était parti pour la narration…
Au passage, j’ai tellement plongé dans ma lecture par la suite, que j’avais oublié de quoi il s’agissait au début, ça m’a fait tout bizarre de retrouver le prof et les élèves à la toute fin du livre.
Sandrine est une journaliste parisienne qui se retrouve au milieu des années 80 dans un petit village de Normandie, où elle a trouvé un travail dans une petite agence. On la cantonne aux faits divers, comme d’aller interviewer un fermier dont les vaches ont été peintes de croix gammées. Puis très vite, on lui apprend la mort de sa grand-mère qu’elle n’a jamais connue, et elle doit aller sur une toute petite île pour récupérer les affaires de celle-ci, ce qu’elle finit par faire, avec des pieds de plomb, sa mère lui ayant toujours mal parlé de sa propre mère.
Cette grand-mère a été gouvernante sur cette île à partir de 1949, dans un camp, un vrai refuge, pour le coup, pour les enfants qui ont subi de plein fouet la guerre et qui viennent ici se reposer pendant 3 mois, ce qui laisse également à leurs parents le temps de reconstruire leur foyer.
Au début du livre on a 2 narrations : celle de Sandrine qui fait connaissance avec les amis de sa grand-mère, qui lui parlent d’elle d’une façon élogieuse, et celle de la grand-mère justement, à l’inauguration du camp. Tous les amis d’ailleurs, ont travaillé dans le centre de repos, et tous sont restés sur l’île après la fermeture, ce qui en soi est déjà surprenant… ils ont en fait peur de quelquechose…
Grâce à l’histoire racontée en 1949, on découvre bien vite l’existence d’une espèce de croque-mitaine surnommé le Roi des Aulnes, selon le poème de Goethe, et qui terrifie les enfants la nuit. Je me disais alors qu’on allait se diriger vers une sorte de thriller autour d’un monstre tueur d’enfants, avec force légendes allemandes, puisqu’on parlait de la guerre, de nazis, et d’un auteur allemand, Goethe, sur fond de pendules s’arrêtant partout à la même heure, dans le passé comme dans le présent, et d’enfants qui finissent noyés…
Je pensais que les deux histoires de 1949/1986 allaient finir par se rejoindre, et qu’à la fin on aurait une explication de tout cela, un peu comme dans les livres de Camilla Läckberg que j’aime beaucoup… mais je voyais aussi qu’on n’avait pas tant avancé que ça dans le livre.
Si comme moi vous avez l’impression que quelquechose ne colle pas au début, je vous le dis tout de suite… c’est le cas, d’où cette impression de flottement que je ressentais.
Croyez-moi, il faut continuer !
A un moment où cette 1ère histoire semble prendre fin, je ne vous raconte évidemment pas comment, arrivent d’autres personnages : un inspecteur nommé Damien et son équipe, aidé d’une psychiatre nommée Véronique. Mais Sandrine est toujours là, on vient de la retrouver hagarde, sur une plage, recouverte de sang, qui par-contre n’est pas le sien, ce qui pose question ! Damien va donc enquêter. 🕵🏻♂️
J’ai aimé ce personnage de policier, mais aussi de père meurtri car sa fille adolescente a disparu il y a quelques temps, on n’a pas réussi à la retrouver, et ça le ronge, d’angoisse comme de culpabilité. On imagine évidemment les pires choses…
Je ne pourrai pas aller plus avant, sans vous dévoiler les refuges. Je peux par-contre vous dire que la quatrième de couverture ne parlant que de Sandrine, on ne se doute pas du tout de ce qui va arriver après. C’est un roman à tiroir extrêmement passionnant, et pour le coup qui va de rebondissement en rebondissement. Et de tiroir en tiroir ! Et n’oubliez pas, je vous ai dit que c’était un cas pratique pour des étudiants psy… ce qui de chapitre en chapitre a fini par franchement me fasciner !
J’ai compris au fur et à mesure de mon écoute, que l’auteur avait donné une certaine forme à la narration de Sandrine du début, qui était différente de la forme des autres histoires. Le style ne m’a plus du tout gênée, dès que j’ai fait connaissance avec Damien, c’est très fort ! Et là, c’est moi qui ai pris une leçon, clac ! Je suis sortie ébahie de ma lecture des refuges. Le livre m’a secouée !
Est-ce que la conclusion à tout cela ne serait pas qu’il faut continuer un roman coûte que coûte car on ne sait jamais ce qu’il peut apporter ?
En tout cas et c’est assez rare, je sais que je réécouterai ce livre, car maintenant que je connais la fin, je comprendrai encore mieux tout un tas de choses au fur et à mesure. Ce sera vraiment une écoute différente, et je reviendrai avec plaisir retrouver Sandrine… où qu’elle se trouve !…
Et je sais maintenant que je lirai bientôt un nouveau Jérôme Loubry !

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