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Loin de moi l’idée de faire critique littéraire, mais étant considérée comme grande lectrice, et ce n’est pas moi qui le dis, mais les stats, immanquablement il se glisse pas mal de pépites dans mes lectures, alors je voudrais vous en faire profiter, mais aussi vous parler des autres ouvrages appréciés ou moins…

Vous pouvez me retrouver aussi sur Babelio, un réseau social de lecteurs, que j’apprécie énormément, qui me permet surtout d’avoir avec moi toutes les références de mes livres lus ou non, avec le pseudo « danslabibliothequedanne ».

Je vous parlerai de romans souvent, de BD parfois ou de livres de photos, comme pour le prochain article.

Comment j’ai découvert ce livre :

J’ai lu il y a quelques temps Voyage au bout de l’enfance, et j’en suis encore marquée. Je ne connaissais pas l’auteur, Rachid Benzine, islamologue et enseignant franco-marocain, jusqu’à ce que je le vois sur le plateau de La grande librairie. J’ai bien aimé l’homme, j’ai aimé l’histoire, c’était noté dans ma liste à lire.

Je l’ai lu en ebook, sur mon téléphone, pendant un voyage à Lisbonne.

Ma lecture :

C’est un livre court, et bien percutant. On dirait un conte, et ce mot pour moi veut toujours inconsciemment dire l’Orient, le beau, celui des Mille et nuits. On va y aller, en Orient, avec ce roman, mais il est bien triste, de nos jours.

L’histoire est racontée par un petit garçon, Fabien, qui deviendra Farid par la suite, petit gars tendre, doux, et que j’ai eu l’impression de voir vivre sous mes yeux. Ses parents, depuis Sarcelles, ont décidé de rejoindre les camps de Daesh en Syrie. Il nous évoque sa vie pendant les dernières années, pour arriver jusqu’au présent.

Je ne suis pas certaine que le thème m’aurait intéressée, s’il n’avait pas été raconté par la voix d’un enfant. Je crois que je ne voulais pas savoir tout ce qu’il se passe là-bas, et bien, l’auteur a fait fort en prenant cette forme-là, je n’ai rien vu venir, c’est comme si j’y étais si je peux dire, c’est ce petit Fabien qui m’a ouvert les yeux.

Il y vit l’embrigadement, les coups, les désillusions, on le suit pas à pas dans sa vie et ses ressentis, mais comme beaucoup d’enfants, malgré ça, il a toujours envie de protéger ses parents, de les comprendre, de les aimer.

Puis après les camps de Daesh et l’évacuation de Raqqah, on le retrouve, au moment du début du livre, avec sa maman puis maintenant son petit frère, conçu et né dans toute cette folie humaine. Ils sont parqués depuis 3 mois dans les camps d’internement où les gens qui ont été enrôlés par l’Etat islamique, attendent les jugements, ou les renvois dans leur pays respectif.

Le ton est particulier, car celui d’un enfant, j’attendais à chaque phrase de la douceur, mais l’histoire est terrible, l’horreur le cerne. Ses yeux ne comprennent évidemment pas tout, mais sa narration nous le fait comprendre.

Il y a malgré tout toujours en lui l’humanité, l’envie du jeu, le besoin de se faire des amis, d’aimer sa famille, et l’espoir de retrouver celle qui est en France, ses amis de là-bas aussi, et la poésie. Oui car Fabien, aidé par son instituteur (je suis de la vieille école, j’aime encore ce mot) compose de petits poèmes et cela l’aide à vivre. Heureusement qu’il y a d’ailleurs ces moments suspendus, dans sa vie à lui, et dans sa narration, pour nous !

Voyage au bout de l’enfance est un livre poignant que je relirai prochainement, pour comprendre mieux la mécanique de l’enfermement à l’œuvre avec cette famille. Également pour repasser un moment avec ce petit bonhomme, Fabien, que j’ai eu l’impression de côtoyer pendant une poignée d’heures.

Vous l’avez compris, ce livre m’a chamboulée, et j’aimerais bien qu’il vous chamboule aussi. Je crois que c’est à lire dès l’adolescence, même si c’est dur.

Et voilà, je vous dis à bientôt pour un prochain article.